C’est une histoire singulière, portée par un acteur de talent – Colin Firth – que je vous invite à découvrir dans les salles obscures. Celle d’un homme qui a cru dominer les éléments alors qu’il n’était manifestement pas préparé et qui va le payer à prix coutant.
Nous sommes en 1968, sur la côte sud de l’Angleterre. Donald Crowhurst est un jeune homme d’affaires, marié et père de trois enfants. C’est un passionné de voile. Un jour, il décide de participer au Golden Globe Challenge, un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, l’occasion pour lui de se faire connaitre et faire connaitre sa petite entreprise qui peine à décoller. Rempli d’enthousiasme, Crowhurst lance son embarcation, le 31 octobre au matin. Mais très vite, il doit faire face à d’importantes difficultés. Acculé, il prend alors une décision majeure.
Le jour de mon retour raconte tout d’abord l’ambition d’un homme qui pensait que sa passion suffirait pour mener à bien une course, certes impressionnante et prestigieuse, mais ô combien exigeante et surtout dangereuse. Crowhurst, malgré sa bonne volonté, n’est pas vraiment conscient de la réalité de l’exercice et surtout des sacrifices qu’il implique. Partir plusieurs mois sur les océans, sans voir sa famille et ses proches, c’est une épreuve à laquelle il n’était visiblement pas préparé et dont il commence à en subir les conséquences. Alors, on pourrait se dire qu’il pourrait tout simplement abandonner, renoncer à tout risquer pour éviter de tout perdre. Mais c’est sans compter sur une certaine imprudence de Crowhurst. En effet, ce dernier, pour participer à la course, n’a pas hésité à hypothéquer sa maison et sa boite. En clair, s’il fait demi-tour, il est ruiné. Mais s’il persiste à continuer, il joue sa vie à 50/50.
Piégé et dos au mur, Donald Crowhurst choisit la fuite en avant en falsifiant ses données de course. L’illusion est parfaite et lui permet de gagner du temps auprès de sa famille, ses sponsors et soutiens. Sa vraie-fausse épopée fera même la une du Sunday Times – journal de référence au Royaume-Uni et organisateur de la course – sans que personne ne se doute de la supercherie. Personne n’y voit que du feu mais petit à petit Donald Crowhurst s’enfonce dans une voie sans issue dans laquelle il sombre inexorablement.
Avec un très bon Colin Firth et bien soutenu par une Rachel Weisz touchante, Le jour de mon retour nous raconte l’ambition puis la descente aux enfers d’un homme qui pensait réaliser son rêve et qui croyait que la foi suffisait pour déplacer des montagnes. Une histoire singulière bien narrée à l’écran qui mérite d’être connue.
Le jour de mon retour (The Mercy)
Un film de : James Marsh
Pays : Royaume-Uni
Avec : Colin Firth, Rachel Weisz, David Thewlis, Ken Stott, Jonathan Bailey…
Genre : Drame
Durée : 1h42
Sortie : le 7 mars
Note : 15/20