Aline : et Valérie Lemercier inventa le « biommage » 

Valérie Lemercier est une figure de notre cinéma national. Des Visiteurs au Derrière en passant par l’inégal 100% Cachemire ainsi que Palais Royal (que je n’ai toujours pas vu, ceci dit en passant), elle est régulièrement là et surprend encore son monde.

Aussi, lorsqu’en 2018 j’ai appris via Première qu’elle s’apprêtait à réaliser un biopic sur Céline Dion, j’ai franchement pris peur. D’une part, c’est plutôt casse-gueule de faire un film biographique sur l’une des plus grandes chanteuses de tous les temps, d’une part, il aurait été sans doute plus pertinent et logique de laisser les Canadiens (enfin, je veux dire les Québécois) faire la job comme ils disent de l’autre côté de l’Atlantique. Cependant, curieux comme je suis, je voulais quand même voir le produit fini.

Nous sommes à la fin des années 1960, à Charlemagne, une ville du Québec non loin de Montréal. Aline Dieu vient de naitre. C’est la benjamine d’une fratrie de 13 frères et sœurs dirigée par Sylvette et Anglomard. Dans la famille Dieu, tout le monde joue de la musique et la tribu se produit occasionnellement dans divers fêtes ou rassemblements à travers la province. C’est lors du mariage d’un de ses frères qu’Aline se met à chanter pour la première fois. Très vite, Sylvette décèle son talent et décide de lui composer une chanson. Elle est très vite repérée par Guy-Claude Kamar, un producteur montréalais qui, entre temps, a reçu la maquette d’Aline. Ce dernier n’a qu’un objectif : faire d’Aline, une grande star internationale. Avec son soutien et celui des parents d’Aline, il n’aura de cesse de réaliser ce projet ambitieux. 

Comme je vous l’expliquais tantôt, j’ai eu franchement peur quand j’ai appris cette histoire de biopic sur Céline Dion. Je craignais la caricature facile avec l’accent québécois mal fagoté (en mode Marion Cotillard dans Rock’n’Roll) et quelque chose de plate, voire bien plate comme le disent également nos cousins d’Amérique. A ma grande surprise cependant, je dois bien reconnaître que j’ai été séduit par ce film qui n’est ni un biopic, ni un hommage mais un biommage, une sorte de troisième voie destiné à raconter une histoire, celle d’une femme qui a mis « tout le monde à terre » pour reprendre une réplique du film. 

Valérie Lemercier n’est, en effet, pas tombé dans le piège de hagiographie et dans celui de l’approximation. Elle dépeint une Céline… (pardon ! Aline !) et d’une famille nourrissait de grandes ambitions dans un contexte où le Québec tentait (et tente toujours d’une certaine manière) d’exister au sein du Canada. Aline a une voix exceptionnelle, une certaine assurance mais elle a surtout su être bien entourée et faire les bons choix, comme le souligne assez justement le long-métrage. Grâce à une famille particulièrement soudée et au soutien sans faille de son futur mari René… (oups ! Guy-Claude), mais aussi à force de travail, elle gravit progressivement les échelons pour arriver au sommet. 

Retraçant de façon fidèle les moments-clé de la star, Aline met en avant les forces et faiblesses d’une vedette qui, effectivement, a mis « tout le monde à terre » grâce à sa seule voix. A voir comment les Québécois jugeront le travail de Valérie Lemercier, en espérant qu’ils ne seront pas trop vache avec elle, car lorsqu’on évoque « Céline », nos cousins peuvent être parfois très susceptibles, tant cette femme est une institution ! 😉

Aline

Un film de :  Valérie Lemercier 

Avec : Valérie Lemercier, Sylvain Marcel, Danielle Fichaud, Roc LaFortune, Antoine Vézina, Stéphan Wojtowicz, Pascale Desrochers, Jean-Nöel Brouté… 

Pays : France

Genre : Biopic, Drame

Durée : 2h06

Sortie : 10 novembre

Note : 16/20

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s