Paris (re)devient à la mode ? C’est en tout cas la conclusion que l’on fait après avoir vu Mission : impossible Fallout et lu le Libération, d’il y a deux jours. Le quotidien historique de gauche consacrait sa une au nouveau film de Christopher McQuarrie qui, si on en croit les chiffres de fréquentation semble casser la baraque au box-office.
Il faut dire que les plans pris de la capitale française sont sans équivoque et donnent un intérêt supplémentaire à ce nouvel opus. Mais plus qu’un simple décor, Paris est un personnage à part entière du film. Selon le quotidien, Tom Cruise, l’acteur-vedette et producteur du film, nous fait une véritable déclaration d’amour à la Ville-lumière comme en témoignent plusieurs scènes.
En effet, le sixième épisode des aventures d’Ethan Hunt a été lancé quelques temps après les odieux attentats du 13 novembre 2015. A cette époque, l’équipe du film était en pleine écriture du scénario et envisageait déjà de tourner en France et au cœur de la capitale. Les scènes d’horreur des terrasses de café, du Bataclan, autour du Stade de France mais aussi la tuerie de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher de la Porte de Vincennes, auraient pu dissuader la production de poser ses valises chez nous et aller ailleurs, mais ces tristes évènements n’ont pas pu d’impacts pour la suite. Mieux, elles ont confortés Tom Cruise et Christopher McQuarrie dans leur décision de tourner à Paris. Comme l’explique si bien Michel Gomez, responsable de la mission Cinéma de la Ville de Paris, il fallait « montrer qu’on pouvait continuer à tourner à Paris ».
C’est donc un acte « militant » qui ont poussé l’équipe de Mission : impossible à se rendre dans notre chère capitale, malgré une réglementation assez stricte. En effet, tourner à Paris conditionne des horaires et des situations assez corsetées qui fait que vous ne pouvez pas forcément tout faire, à la différence d’un tournage qui se déroule à Londres ou New York. Par exemple, la scène où Tom Cruise dédale à moto – et en contre sens – la place Charles de Gaulle a nécessité que l’on ferme les lieux. Mais en avril et en pleine période présidentielle, cette demande est un sacré défi à relever. Résultat des courses, la scène a du être réalisée très tôt un dimanche matin, mobilisant au passage un « personnel énorme pour bloquer pétions et véhicules, jusqu’à 7h30, fin du tournage de la scène », indique Michel Gomez à Libération. Autre exemple, tourner dans le métro parisien relève également du parcours du combattant dans la mesure où la Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP) n’autorise que des séances de nuit, autrement dit lorsque le réseau est fermé aux voyageurs. En dehors de cette plage horaire, une autorisation spéciale est nécessaire, l’objectif étant de ne pas gêner le trafic ! C’est ainsi que Luc Besson avait du s’y résoudre lors du tournage de son film culte Subway, sorti en 1985.
Ces contraintes – parmi d’autres – n’ont apparemment pas rebuté Tom Cruise qui par souci du détail et de réalisme, n’a pas hésité à mettre la main à la poche. Il faut dire qu’en contrepartie, il a bénéficié d’un important crédit d’impôt à hauteur de 30% sur les salaires et dépenses lié au personnel français du film, au transport, à l’hébergement ainsi que sur la restauration. Résultat des courses, ce ne sont pas moins de 25 millions d’euros qui ont été investis en France rien que pour le film (soit 15% des dépenses totales), ce qui devraient représenter une coquette somme pour l’Etat, sans oublier les retombées ultérieures que sont la fréquentation en salles et l’impact sur l’attractivité de notre pays.
En clair, du soft-power qui fait du bien et qui devrait encourager d’autres producteurs étrangers à (ré)investir notre capitale. Ici, c’est (bien) Paris ! Et en bonus, découvrez les endroits de la capitale qui ont servi de décor et de scènes d’action pour ce nouvel opus ! Enjoy ! 😉
Au ciné ce soir 