Le don d’organes. Un geste plus que symbolique, c’est un acte fort. C’est aussi un cadeau que certains peuvent avoir du mal à accepter, non pas parce qu’ils ne sont pas contents d’être en vie, mais qu’ils doivent tout simplement l’appréhender, après avoir été en sursis. Et lorsque Gérard Jugnot s’empare du sujet, c’est sous l’angle de la comédie, une façon bien à lui de relâcher la pression et d’évoquer un sujet pas franchement folichon (celles et ceux qui ont eu la chance d’aller voir Réparer les vivants sorti en novembre dernier, en savent quelque chose !)
Loïc est un pilote de rallye à la retraite, reconverti en concessionnaire automobile. Il est en pleine dépression depuis le décès de son fils, Yann, mort dans un accident de voiture. Loïc, qui ne s’est jamais vraiment occupé de son enfant, est dévasté. Apprenant qu’il avait fait don de son cœur, l’ancien pilote décide de partir à la rencontre du receveur. Direction Toulon où il fait la connaissance de Hugo, un jeune homme immature, qui vit au jour le jour et délinquant à ses heures perdues.
Le film se déroule suivant une trame assez classique : deux personnes que tout oppose mais qui ont quelque chose en commun et qui finiront par mieux se comprendre. Rien de nouveau donc dans cette nouvelle comédie de Gérard Jugnot mais n’en demeure pas moins attachante. En effet, plus qu’une simple quête ou qu’une simple rencontre pour réussir à faire son deuil, Loïc se révèle au contact de Hugo. Ce gamin, paresseux et dilettante, ça aurait pu être le sien, si seulement il lui avait consacré un minimum de temps. L’irruption du jeune homme dans sa vie est synonyme de seconde chance pour l’ancien pilote de course, comme s’il pouvait enfin se racheter. Cela est, cependant, à double-tranchant comme lui rappelle Lisa, son amie, incarnée par Isabelle Mergault. Hugo n’est pas son fils et il ne faudrait pas trop qu’il s’attache.
De son côté, derrière son comportement déconcertant, Hugo paraît quelqu’un de fragile qui ne sait pas trop comment mener sa vie. Le cœur qu’on lui a greffé est un don inespéré mais aussi empoisonné dans le sens où lui qui vivait en se demandant s’il serait toujours de ce monde le lendemain, ne sait pas trop ce qu’il veut faire, même s’il caresse le projet de se rendre en Australie. Lui aussi a besoin de repères et d’un cadre pour envisager le futur. Loïc y contribuera mais il ne sera pas le seul.
Film comique comme mélancolique, C’est beau la vie quand on y pense se tient bien même s’il est loin d’être exceptionnel. Il a ce qu’il faut pour qu’on passe un bon moment et qu’on découvre de nouvelles têtes et talents du cinéma français comme Gaïa Weiss mais également François Deblock qui incarne Hugo. Un film positif quoi !
C’est beau la vie quand on y pense !
Un film de : Gérard Jugnot
Pays : France
Avec : Gérard Jugnot, François Deblock, Isabelle Mergault, Gaia Weiss, Bernard Le Coq, Arthur Jugnot…
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h33
Sortie : le 12 avril
Note : 13/20