Moi Tonya : compétition, détermination, incompréhension

0172937.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxxA l’heure où j’écris cette critique, les Jeux olympiques de PyeongChang sont officiellement ouverts,  l’occasion d’assister à quinze jours de compétition, avec de l’émotion, des larmes et (peut-être) quelques scandales, même si sur ce point, le Comité International Olympique (CIO) a pris ses dispositions en excluant la Russie de la compétition.

Hasard du calendrier, c’est durant les Jeux d’hiver – et à quelques jours de leur clôture – que sort sur grand écran, un biopic pour le moins détonnant, et en lien (indirect) avec notre évènement planétaire. Nous sommes en 1994, à quelques semaines des Jeux olympiques de Lillehammer (Norvège). Tonya Harding et Nancy Kerrigan sont deux patineuses hors-paires, bourrées de talent et ont la vingtaine d’années. Elles sont une sérieuse chance de médaille pour les Etats-Unis. La rivalité est à son comble entre les deux athlètes. Mais lors d’un entrainement, c’est le drame : Kerrigan se fait violemment agresser, ce qui compromet sérieusement ses chances de concourir. Cette annonce bouleverse le monde sportif. Rapidement, une enquête est ouverte et établit des liens entre l’entourage de Tonya Harding et l’agression en elle-même…

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Ceux qui s’intéressent à l’Histoire de l’olympisme ou tout simplement au sport, se souviendront sans problème de cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre. Harding / Kerrigan, c’est d’abord deux styles, deux femmes que tout oppose : si la seconde est l’athlète parfaite, photogénique, gracieuse et conforme aux valeurs de l’Amérique, la première se montre volontiers rebelle, incontrôlable, rock’n’roll dans son comportement. Kerrigan, c’est l’Amérique de papa, riche, qui passe bien à la télé. Harding, c’est l’Amérique pauvre, white trash, qui effraie (plutôt embarrasse) les sponsors et qui se montrent plutôt soulagés lorsqu’elle échoue à atteindre le podium.

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La rivalité Harding / Kerrigan ne constitue cependant pas le cœur du film. En effet, l’histoire se concentre sur la vie et le parcours de Tonya Harding, comme l’indique clairement la narration. Tel un témoignage, l’ex-patineuse se confie sur plusieurs moments-clé et personnages-clé de sa vie. Ses rapports chaotiques avec sa mère, sa relation encore plus chaotique avec son mari, agent improvisé et qui entre deux engueulades en profitait pour la frapper, son implication dans l’attaque de Kerrigan… tout y passe et Harding prend le spectateur à témoin, et sans filtre, s’il vous plait ! Non, ce n’est pas du genre à envelopper ses propos, ses dires ! Elle dit ce qu’elle pense et tant pis si cela choque. Elle sait qu’elle a toujours eu mauvaise réputation au sein de l’United States Olympic Commitee (Comité olympique des Etats-Unis, USOC) mais elle n’a cure. C’est en soi une battante, un peu malgré elle d’autant plus qu’elle n’a pas le choix.

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Film détonnant, malgré ses deux heures au compteur, Moi Tonya ne fait pas dans la dentelle. Alors, attention ! Rien de trash à l’écran mais le ton est donné. Margot Robbie, qui produit le film et interprète Tonya Harding, nous raconte l’histoire d’une femme qui fut longtemps détestée sans qu’on sache vraiment qui elle était vraiment. Une femme qui, au fond, aurait aimé être mieux conseillée, mieux entourée, mieux considérée.

Moi Tonya (I, Tonya)

Un film de : Craig Gillespie

Pays : Etats-Unis

Avec : Margot Robbie, Allison Janney, Sebastian Stan, Paul Walter Hauser, Julianne Nicholson, Mckenna Grace…

Genre : Drame, Biopic, Comédie

Durée : 2h00

Sortie : le 21 février

Note : 15/20

3 commentaires sur “Moi Tonya : compétition, détermination, incompréhension

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