Un nouvel espoir ?

Ce mardi 15 décembre, les professionnels du cinéma et du monde de la culture plus largement, ont donné de la voix à travers plusieurs rassemblements et manifestations à travers le pays. Des initiatives largement suivies par tout un secteur qui n’a toujours pas digéré les récentes annonces du Premier ministre Jean Castex, annonces qui mettent potentiellement en danger leur profession. 

Depuis trois jours en effet, les cinémas de France et de Navarre auraient dû ouvrir leurs portes, histoire de sauver les meubles et d’en finir avec une année 2020 rude pour ne pas dire horrible. Les salles auraient proposé Wonder Woman 84 en guise de seul blockbuster et les spectateurs auraient été bluffés (ou non) par les scènes d’action de la célèbre Amazone. Une perspective qui s’est fracassée avec cette décision inique et injuste de prolonger la fermeture des lieux culturels jusqu’au 7 janvier, au moins, plongeant encore un peu plus le milieu dans l’incertitude et l’absence de perspective claire. 

Les exploitants ne décolèrent pas et à la différence des précédents tours de vis, ils sont bien décidés à ne pas se laisser faire, certains d’entre eux envisageant même de contester leur fermeture en justice, à travers l’établissement d’un référé-liberté. En clair, ils souhaitent démontrer au juge que la mesure prise par le gouvernement est disproportionnée et surtout inéquitable par rapport à d’autres lieux fermés recevant également du public. On pense bien évidemment aux lieux de culte qui restent pour l’heure accessibles, même si leur jauge d’accueil a été réduite. 

Une décision d’autant plus illogique que, dans le même temps, un rapport de l’Institut Pasteur semble corroborer les objections des exploitants. En effet, seulement 0,46% des contaminations se produisent dans les cinémas, un chiffre sans appel quand on sait que la question du brassage des populations servait de prétexte pour justifier la fermeture des salles. Pour le sénateur (Union centriste) du Val-de-Marne et président de la commission de la Culture, de l’Éducation et de la Communication, la mesure est tout simplement disproportionnée et donc inadéquat, surtout quand dans le même temps, on n’interdit pas les Français que nous sommes d’aller faire les magasins et encore moins se réunir pour Noël ! 

C’est donc au nom de cette incohérence et d’une certaine clarté que nombre d’exploitants ont déposé ce fameux référé auprès du Conseil d’Etat qui rendra son avis ce lundi 21 décembre. Une décision très attendue par tout un secteur et que, si on suit la logique précédente et celle du président de la commission de la Culture du Sénat mais également des scientifiques eux-mêmes, devrait intervenir en leur faveur. Une fois encore, les exploitants ne réclament pas un traitement de faveur ou des exemptions mais une certaine équité, surtout quand on sait qu’ils ont mis en place un protocole sanitaire strict et élaboré. Un protocole qu’on peut encore et toujours renforcer et qui est respecté par l’immense majorité des spectateurs qui veulent aller au cinéma et qui ne supportent plus de se contenter de voir des films sur leur ordinateur ou autre.

Comme je l’ai précédemment dit, la décision prise par le gouvernement Castex, sans aucune concertation et surtout considération est loin d’être anodine et neutre. Il s’agit bel et bien d’un choix politique qui en dit long sur les priorités affichées par l’exécutif qui, malgré quelques initiatives ultérieures en soutien à un secteur bien mal en point, a une crédibilité bien entamée. 

En espérant que la mobilisation porte ses fruits, il en va de l’avenir de tout un secteur et de ceux qui le composent. On lâche rien !

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