Girl : transgenre

2648625.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxxLe cinéma belge étonne et détonne. Certes, le jeu de mots est facile mais c’est une réalité surtout lorsqu’on a vu le premier film de Lukas Dhont, une histoire puissante, forte, dérangeante parfois.

Nous sommes à Bruxelles. Lara a 16 ans et rêve de devenir danseuse étoile. Elle travaille dur pour atteindre ce but, avec le soutien sans faille de son père et de son petit frère de six ans. Cours intensifs, discipline de fer, Lara met en corps à rude épreuve et s’impose un véritable défi. D’autant que si Lara se sent femme, elle est née garçon. S’engage alors un combat à la fois intérieur comme extérieur pour affirmer son identité, sans véritablement se perdre.

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Etre femme dans un corps d’homme. C’est la situation dans laquelle se trouve Lara qui est déterminée à changer de genre et qui débute le processus pour y parvenir. Avec le soutien de son père, elle semble sure d’elle et on pense qu’elle devrait être complètement épanouie par la suite. En réalité, c’est bien plus complexe que cela. Si Lara veut pleinement s’affirmer, il n’en demeure pas moins qu’elle est une adolescente qui doit se faire accepter. Face à elle, ses camarades de classe qui n’ignorent en rien son transgenre mais qui ne l’accueillent pas forcément avec bienveillance. Lara ne sait pas tellement sur quel pied danser, elle veut aller vite, quitter ce corps dont elle se sent étranger, c’est une question de survie, dirons-nous !

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Tout au long du film, le spectateur entre dans l’intimité de Lara et le réalisateur réussit à nous inclure sans pourtant nous mettre mal à l’aise. Au contraire, découvrir l’intimité de Lara, c’est comprendre à la fois son impatience mais aussi son mal-être face à ce corps dont elle considère qu’elle n’est pas le sien. C’est seulement à l’abri des regards qu’elle se dévoile et « supprime » symboliquement son troisième membre en le recouvrant d’adhésif, une façon de dire qu’elle est déjà une fille et qu’il n’y a pas débat. Cette impatience se voit également dans la danse mais aussi dans ses rapports avec les autres. Elle est fille mais des détails et des situations lui rappellent une « triste » réalité dont elle ne s’est pas encore affranchie et dont elle souhaite se libérer, quelque que soit le cout.

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Film entièrement bilingue (français/néerlandais), Girl a reçu d’importantes distinctions notamment lors du dernier Festival de Cannes avec la Caméra d’Or pour son réalisateur et le Prix d’interprétation (Un certain regard) pour son acteur principal, Victor Polster, impressionnant et percutant dans ce rôle complexe, pour ne pas dire difficile. Pas mal pour une première entrée dans le cinéma !

Signe supplémentaire que le cinéma Outre-Quévrain, notamment flamand, vaut vraiment le détour ! Dommage seulement qu’il ne dépasse pas les frontières du plat pays, voire de la Flandre !

Girl

Un film de : Lukas Dhont

Pays : Belgique

Avec : Victor Polster, Arieh Worthalter, Oliver Bodart, Tijmen Govaerts, Kateljine Damen…

Genre : Drame

Durée : 1h45

Sortie : le 10 octobre 2018

Note : 16/20

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