Je viens de banlieue, ou de l’autre côté du périph’ comme on dit. Alors souvent, on est encore plus motivé pour réussir dans sa vie, et souvent cela passe par intégrer une grande école ou une université prestigieuse. Et le plus souvent, dépasser ses préjugés même si la personne en face de vous est réputée imbuvable.
Neila Salah habite Créteil, dans le Val-de-Marne, et elle est étudiante à Assas, la célèbre faculté de droit. Alors qu’elle arrive en retard à son premier cours, elle se fait remarquer par Pierre Mazard, illustre professeur, connu pour ses opinions et ses dérapages. La confrontation se passe mal et ce dernier fait clairement allusion aux origines de l’étudiante. Cet houleux échange se retrouve sur les réseaux sociaux, ce qui porte préjudice à l’Université. Pour éviter le conseil de discipline et se racheter, Pierre Mazard accepte de coacher Neila à un concours d’éloquence. Bien que réticence, Neila accepte ce tuteur controversé. Encore faut-il qu’ils arrivent à dépasser leurs préjugés et avancer ensemble.
Deux mondes totalement opposés et qui ne s’apprécient pas des masses, du moins au début. Car si Neila, la banlieusarde ne supporte pas Pierre le Parisien (et inversement), ce drôle de duo devra composer et surtout mettre de l’eau dans leur vin, s’ils veulent réussir. Bien sur, l’arrière-pensée n’est jamais loin et si Pierre décide d’entraîner son étudiante, c’est avant tout pour sauver sa place au sein d’Assas. Mais Neila n’en est pas en reste. Elle qui souhaite devenir avocate, se rend compte que Pierre est la meilleure chance qu’il lui soit arrivé. Certes, il est vil, cynique, exigeant et politiquement incorrect mais c’est aussi quelqu’un qui lui montre un autre monde, qui la poussera dans ses retranchements. Neila doit sortir de ses zones de confort que sont Créteil et une idée toute faite qu’elle se faisait de son professeur. Mais c’est pour mieux atteindre ses objectifs et aussi d’une certaine manière grandir, même si cela suppose aussi quelques sacrifices.
Le film d’Yvan Attal ne tombe pas dans la caricature, même s’il présente deux personnages radicalement différents. Pierre n’est pas (qu’) un homme irascible, solitaire et ayant sa tête de Turc préféré tout comme Naila n’est pas (qu’) une jeune étudiante issue de sa banlieue, et qui fait « banlieue », comprenez qu’elle parle banlieue et s’habille banlieue, ce qui tranche avec le conformisme de l’Université Panthéon-Assas. L’un comme l’autre sont complexes et complémentaires en réalité. Un axe qui se retrouve tout au long du film y compris dans sa conclusion assez surprenante et qui tranche avec un dénouement plus ou moins attendu.
Avec un Camélia Jordana qui s’installe tranquillement et un Daniel Auteuil qu’on ne présente plus (c’est simple, c’est l’un de mes acteurs préférés ^^), Le Brio se défend plus que bien. Et puis, mettre en scène d’ouverture comme de clôture, du Marvin Gaye, c’est tout simplement sympa ! 🙂
Le Brio
Un film de : Yvan Attal
Pays : France
Avec : Daniel Auteuil, Camélia Jordana, Yasin Houicha, Nozha Khouadra, Nicolas Vaude…
Genre : Comédie
Durée : 1h35
Sortie : le 22 novembre
Note : 15/20