Le destin d’une femme n’est pas toujours facile à raconter sur pellicule. Certains y arrivent avec brio (Almodovar), d’autres se plantent tout autant (on ne citera pas de noms pour ne pas être désagréables ^^), toujours est-il que ces histoires ne passent pas inaperçues.
Comme celle de Karine, 27 ans. Directrice d’école, elle mène une vie sans histoires et essaye d’avoir un enfant avec son compagnon. Mais rapidement, son passé la rattrape. Arrêtée par la Police, elle doit répondre de ses actes. Face à elle-même, Karine se remémore plusieurs instants-clés de sa vie, des moments décisifs qui ont façonné la femme qu’elle est devenue.
Je vous l’indiquais dans le synopsis, Orpheline s’intéresse au personnage de Karine et explore son passé afin de mieux comprendre ce qui la caractérise mais aussi la rend fragile. Sous la forme d’un flashback, le spectateur part à la rencontre de la jeune femme lorsqu’elle a 20, 13, et enfin 6 ans. Trois âges où Karine a fait des rencontres déterminantes, a fait des choix décisifs, mais également connu des drames et l’abime. Quatre périodes qui à la fois se complètent et s’opposent pour mieux souligner le chemin difficile qu’elle a du emprunter pour aspirer à une vie normale.
Adèle Hanael, Adèle Exarchopoulos, Solène Rigot et Vega Cuzytek interprètent Karine aux différents âges indiqués, ce qui donne un résultat assez marquant. En effet, chacune d’entre elles a une façon toute personnelle d’incarner l’héroïne principale, tout en se complétant. Si la prestation des deux Adèle reste forte, mention spéciale à Solène Rigot qui du haut de ses 25 ans, campe à la perfection Karine à l’âge de 13 ans, une ado qui joue sur sa sensualité et sa féminité précoces comme pour mieux s’émanciper d’un environnement familial chaotique. A propos d’environnement, le film s’attache à montrer une jeune femme qui en dépit de ses drames et de ses blessures, tente de se reconstruire, avec plus ou moins de succès, malgré l’option de la facilité et de la fuite en avant. Tout au long des évènements qu’elle connaitra, elle se sentira souvent seule pour les affronter, ce qui fait d’elle une orpheline. Et si les différents hommes qui seront présents dans sa vie, pourront lui donner de l’affection comme du rejet, elle sait qu’elle ne sera jamais heureuse dans son existence.
Résultat un portrait incisif d’une femme, douce et fragile à la fois que nous propose Arnaud des Pallières avec une distribution pour le moins impressionnante. Outre les quatre actrices sollicitées pour incarner Karine, notons la présence de Gemma Arterton qui s’exprime dans un très bon français, Nicolas Duchauvelle, Sergi Lopez et de Jalil Lespert. Tous incarnent différents rôles de soutien plus ou moins intenses contribuant à donner au film une sauveur particulière.
Orpheline
Un film de : Arnaud des Pallières
Pays : France
Avec : Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Gemma Arterton, Solène Rigot, Vega Cuzytek, Nicolas Duchauvelle, Sergi Lopez, Jalil Lespert…
Genre : Drame
Durée : 1h51
Sortie : le 29 mars
Note : 16/20