Il y a neuf ans, en plein été, j’ai eu l’occasion de découvrir le documentaire d’Asif Kapadia consacré à Amy Winehouse, cette talentueuse chanteuse britannique au timbre assez singulier et qui fut retrouvée morte dans son domicile, en juillet 2011. Elle n’avait que 27 ans. Un film qui m’avait permis de connaître cette jeune femme au-delà de ses frasques et autres excès, ce qui contribuera également à sa légende.
Près de treize ans après sa disparition, celle qui aurait eu 41 ans en septembre prochain revient sur le devant de la scène à l’occasion d’un biopic. Nous sommes au début des années 2000 à Camden Town, un quartier populaire et branché de Londres. Amy, 18 ans tout juste, commence à se faire un nom dans la chanson grâce à sa musique et ses textes. Alors que sa carrière commence à prendre son envol, elle fait la rencontre d’un jeune homme qui va radicalement changer son destin. Cet homme, c’est Blake Fielder-Civil. Très vite, ils tombent amoureux l’un de l’autre. De cette relation sortira le meilleur mais aussi le pire avec au bout un album devenu culte, Back to black
On pensait tout connaître d’Amy Winehouse en particulier sa musique, très influencé par la soul et le jazz, son style, très inspiré des années 1960 ou encore son franc-parler pour le moins tranché. Le biopic de Sam Taylor-Johnson nous dresse un portrait assez différent, pour ne pas dire méconnu, de la chanteuse britannique. Derrière la musique et ses influences, Amy Winehouse est une personne plutôt entière, proche de sa famille, notamment de son père mais surtout de sa grand-mère, Cynthia. Plus qu’une mamie, c’est sa confidente, sa source d’inspiration. Elle est là dans les moments heureux comme dans les moments plus compliqués. C’est la personne à laquelle la star se raccroche encore pour ne pas s’abimer davantage.
Cela est d’autant le cas que derrière le succès, Amy doit affronter son démon, l’alcool qui est une véritable addiction. La chanteuse le sait au fond d’elle-même, elle est complètement dépendante et sait que cette drogue peut la consumer à petit feu. D’ailleurs, elle n’est souvent plus que l’ombre d’elle-même, devenant le sujet de prédilection des journalistes et des paparazzi.
Amy doit faire face à une autre addiction, tout aussi puissante voire encore plus dangereuse, celle-ci. Son amour profond et inconditionnel pour Blake. Elle est en persuadée, Blake c’est son homme, c’est avec lui qu’elle veut fonder une famille, elle est prête à tout pour lui. Elle le dit, mais l’écrit dans ses textes. Blake et l’alcool sont les moteurs d’Amy mais aussi et surtout sa source d’inspiration. Sans eux, et surtout sans l’homme de sa vie, sans doute que les chansons de l’artiste britannique auraient connu un tout autre destin.
Une femme aux prises avec des démons qui la consument mais qui sont à l’origine d’un album pour lequel Amy Winehouse raflera pas moins de cinq Grammy Awards en 2008. Un destin singulier incarné avec justesse par Marisa Abela et qui nous fait penser, une fois le film terminé, qu’Amy n’était qu’au début de sa carrière, et qu’elle était loin d’être terminée, tant son talent était singulier et exceptionnel !
Back to black
Un film de : Sam Taylor-Johnson
Avec : Marisa Abela, Jack O’Connell, Eddie Marsan, Juliette Cowan, Lesley Manville, Jeff Tunke…
Pays : Royaume-Uni
Genre : Musical, Biopic, Romance, Drame
Durée : 2h03
Sortie : le 24 avril
Note : 15/20
Au ciné ce soir 