Ce film a été présenté au Festival de Cannes (catégorie « Cannes Première ») qui se tient du 16 au 27 mai.
Virginie Efira est une actrice qui, on peut le dire, met tout le monde d’accord. Au fur et à mesure de ses films, on oublie qu’elle a connu une première vie de présentatrice TV, lui donnant une autre occasion de briller à l’écran. Une femme à l’aise dans le genre comique et remarquable dans le registre dramatique.
Le long-métrage de Valérie Donzelli le confirme une bonne fois pour toutes. Tout commence en Normandie. Accompagnant sa sœur jumelle Rose à une soirée, Blanche tombe sur une ancienne connaissance de lycée du nom de Grégoire. Très vite, elle tombe sous le charme d’un homme qui semble être l’homme parfait. Grégoire est en effet attentionné, bienveillant et surtout très amoureux. Blanche ne met pas longtemps pour s’installer avec son compagnon et tous deux construisent progressivement leur histoire. Lorsque Grégoire, qui est banquier, est muté en Lorraine, Blanche, qui est professeure de français au lycée, le suit tout naturellement. Là-bas, ils fondent leur famille. Le bonheur est total… du moins sur papier. Derrière cette belle image, en effet, les relations entre Grégoire et Blanche se détériorent. Grégoire devient de plus en plus possessif et dangereux envers sa femme. Blanche est sous emprise, avec aucun moyen de sortir de cet engrenage.
L’amour et les forêts débute par la fin, le moment où Blanche relate son histoire avec Grégoire à ce qui semble être une psychologue, du moins une personne qui est à son écoute. Tout semblait être parfait à première vue. Grégoire est bel homme, charismatique et excellent amant… bref, le genre de personne qui a fait craquer Blanche. A la différence de sa sœur jumelle plus terre à terre, elle ne se pose pas tellement de questions. Elle construire sa vie avec celui qu’il considère comme son âme sœur et peu importe si les choses vont un peu trop vite. Si elle n’est pas vraiment mise en garde, son entourage reste malgré tout circonspect mais après tout, Blanche ne peut pas attendre, elle ne veut pas attendre !
Que faire cependant lorsque celui qu’on croyait être quelqu’un de droit et de bienveillant se révèle un pervers narcissique de la pire espèce, celui qui est du genre à tout contrôler, à faire subir le moindre de ses sauts d’humeurs et qui exerce une violence psychologique intense, tout en implorant que vous ne le quittiez pas ? Blanche se rend progressivement compte de la situation, qu’elle en est prisonnière mais concrètement, il lui est difficile voire impossible de desserrer cet étau qui l’étrange méthodiquement. C’est d’ailleurs toute la trame proposée par Valérie Donzelli, montrer comment et par quels biais Blanche se trouve piégée par celui à qui elle aurait du lui donner une confiance absolue et qui, au lieu de cela, joue de perversion, chantage et menaces pour arriver à ses fins.
Ce qui donne, au final, une atmosphère assez glaciale où le spectateur se sent désarmé mais dans laquelle, Blanche tente non seulement de résister mais aussi fait preuve de résilience, face à la violence qu’elle subit. Une femme qui a bien plus de caractère qu’elle ne pense, ce qui lui donnera une certaine force.
Porté donc par Virginie Efira (tout simplement remarquable) et Melvil Poupaud, L’amour et les forêts est moins un film qui dénonce les violences faites aux femmes ou encore les pervers narcissiques. Il raconte plutôt tout un processus qui a conduit une femme à être sous emprise d’un homme qui pensait aimer, pour mieux se libérer par la suite. Une façon de prendre le dessus et de reprendre le contrôle de sa vie.
L’amour et les forêts
Un film de : Valérie Donzelli
Avec : Virginie Efira, Melvil Poupaud, Dominique Reymond, Romaine Bohringer, Virginie Ledoyen, Marie Rivière, Guang Ho…
Pays : France
Genre : Thriller, Drame
Durée : 1h44
Sortie : 24 mai
Note : 15/20
Au ciné ce soir 