Ce film a été présenté en ouverture du Festival de Cannes qui se tient du 16 au 27 mai.
Maïwenn est une actrice-réalisatrice qu’on aime. Qu’on aime détester pour être plus précis. Une cinéaste que certains ne peuvent pas voir en peinture, tandis que d’autres la défendront mordicus. Je dois vous avouer que je suis dans aucun des camps. Non pas que Maïwenn m’indiffère mais ce n’est pas non plus une femme que j’adule. Toujours est-il que j’aime plutôt ce qu’elle propose et découvrir ainsi ce qu’elle a à dire ainsi que son univers.
C’est ainsi qu’elle nous parle et a présenté à La Croisette, sa vision de Jeanne Du Barry. Nous sommes dans les années 1760. Issue d’une famille modeste, Jeanne Vaubernier est une jeune femme qui aime lire et est curieuse. Deux qualités qu’elle doit à son parcours mais aussi ses rencontres. Femme du peuple, elle souhaite s’élever socialement. Consciente de sa beauté, elle use de son pouvoir de séduction pour gravir les échelons. Une situation qui lui profite bien évidemment mais aussi à son amant, le comte du Barry qui voit en Jeanne, sa porte d’entrée pour intégrer Versailles et sa Cour. Via l’influent Duc de Richelieu, Jeanne est présentée au Roi Louis XV. Très vite, le monarque jette son dévolu sur celle qui deviendra sa favorite. Une femme ambitieuse, qui si elle fait le bonheur tous azimuts de Louis XV, fait progressivement face au jugement des autres.
Jeanne Du Barry, c’est un peu l’histoire d’une frondeuse avant l’heure. Une femme libre qui voulait s’élever socialement. Elle n’a pas beaucoup de bagages et elle est désargentée, aussi c’est sur sa beauté et ses charmes qu’elle s’appuie pour monter en grade. Une situation idéale pour être au plus proche du Roi. Très vite, Jeanne change de monde, passant de gueuse à une femme de premier rang auprès de Louis XV, son Louis. Une nouvelle donne qui ne plait pas à tout le monde, à commencer par les filles du monarque mais aussi tous celles et ceux qui estiment qu’elle n’a tout simplement pas sa place à Versailles.
Pour nombre d’entre eux en effet, Jeanne du Barry n’est qu’au mieux un passe-temps, la nouvelle conquête du Roi, au pire la catin de ce dernier. Une femme dont la présence mais aussi la puissance gênent. Il faut dire que c’est quelqu’un qui est du genre à casser les codes, ce qui détonne assez dans une Cour où tout semble être apparence.
Malgré tout, Jeanne tente de s’accrocher. Elle sait que tant que le Roi la veut auprès de lui, elle ne peut rien lui arriver, ce qui agace fortement ses ennemis au passage ! Un Roi dont on comprend aisément que Jeanne est indispensable, déclarant sans aucune forme de débat, « elle est mon entourage », une façon d’envoyer un message clair, dénué d’ambiguïté.
Sans être exceptionnel en soi, Jeanne Du Barry se distingue par son rythme bien ficelé et sa distribution menée par une Maïwenn et un Johnny Depp qui, fait exceptionnel pour être souligné, joue pour la première fois de sa carrière en français. Polémiques mises à part, son nouveau long-métrage a le mérite de l’efficacité, ce qui doit sans douter agacer encore un peu les détracteurs de l’actrice-réalisatrice.
Jeanne Du Barry
Un film de : Maïwenn
Avec : Maïwenn, Johnny Depp, Benjamin Lavernhe, Pierre Richard, Melvil Poupaud, Pascal Greggory, India Hair, Noémie Lvovsky, Marianne Basler, Robin Renucci…
Pays : France
Genre : Romance, Drame, Historique
Durée : 1h57
Sortie : 16 mai
Note : 14/20
Au ciné ce soir 