Le prix du passage : détresse(s)

Alice Issaz s’installe tranquillement dans le cinéma hexagonal et commence à avoir une filmographie plus qu’intéressante qui en a fait du chemin depuis La Cage dorée où elle tenait un rôle secondaire. 

Plus qu’une dizaine d’années plus tard et autant de films (sinon plus), c’est un rôle plus étoffé et exposée qu’elle tient. Nous sommes dans le Pas-de-Calais, sur la côte. Natacha est une jeune mère de 25 ans qui s’occupe de son fils unique Enzo. Elle qui rêve d’Italie et qui n’a jamais quitté le Nord-Pas de Calais, enchaîne les galères. Les choses se compliquent lorsqu’elle perd son boulot de serveuse. Un jour, elle croise Walid. Walid est un réfugié irakien qui vit dans la jungle de Calais. Il attend son frère et les fonds nécessaires pour rejoindre clandestinement la Grande-Bretagne. Tous deux aux abois et en difficulté, ils décident de s’associer et montent à la hâte une filière de passagers clandestins. Un exercice improvisé qui n’est cependant pas sans risque aussi bien pour Natacha que pour Walid. 

Natacha, c’est l’histoire d’une mère célibataire sans formation qui joint difficilement les deux bouts et affiche, au premier abord, une relative indifférence à la situation des migrants qui tentent de traverser la Manche à leurs risques et périls. Elle n’a pas d’opinion particulière et elle a une priorité à gérer : s’occuper de son fils et payer ses factures. Aussi, lorsqu’elle propose le deal à Walid, ce n’est pas tellement par philanthropie. Elle a besoin d’argent et vite, quitte à casser les prix. Une situation qui arrange le jeune réfugié irakien, reste bloqué dans la jungle de Calais et qui est aux prises avec des passeurs « professionnels » particulièrement menaçants et se comportant comme des caïds. 

Aussi, Natacha prend un risque qu’on pourrait aisément juger comme inconsidéré. Elle est bien consciente qu’elle joue gros si elle se fait contrôler par les douanes française ou britannique. Aux abois et n’ayant pas d’autres solutions, elle s’improvise malgré tout passeuse. Cela ne l’enchante pas des masses – bien au contraire ! –, elle sait qu’elle profite de la situation de migrants en détresse qui n’hésitent pas à payer d’importantes sommes dans l’espoir d’une vie meilleure mais c’est aussi un moyen pour Natacha de s’en sortir, même si cela implique d’entrer dans un engrenage plus ou moins dangereux.

Un engrenage d’autant plus dangereux que leur filière bien qu’artisanale fait de l’ombre à certains bien décidés à rappeler qui sont les patrons dans la jungle. Natacha et Walid doivent faire preuve de prudence, tout en commettant pas le faux pas qui pourrait leur coûter très cher. 

Film plutôt bien rythmé malgré quelques longueurs, Le prix du passage réussit à donner un certain suspense à l’intrigue et mettre en avant, un personnage principal qui, détresse oblige, n’hésite pas à se mettre en danger. Une épreuve qui constitue un avant comme un après pour Natacha dans son existence. 

Le prix du passage

Un film de : Thierry Binisti

Avec :  Alice Isaaz, Adam Bessa, Ilan Debrabant, Catherine Salée, Samy Leechea…  

Pays : France

Genre : Thriller, Drame

Durée : 1h41

Sortie : 12 avril

Note : 14/20

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