Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder tissent tranquillement et patiemment leur toile sur le cinéma français. Après les avoir vu, respectivement dans Les Amandiers et La Grande magie (sorti assez récemment), les deux actrices se retrouvent pour la première fois sous l’œil de François Ozon qui fait son (grand) retour à la comédie après quelques drames.
Direction Paris. Nous sommes en 1935. Madeleine Verdier est une jeune et (très) jolie actrice qui peine cependant à décrocher le rôle qui va la faire sortir de l’anonymat. En attendant, elle partage un appartement miteux avec Pauline Mauléon, une avocate tout aussi moyenne, pour ne pas dire médiocre. Un jour, elle se rend chez Montferrand, un célèbre et puissant producteur de théâtre, chez qui elle est espère décrocher une collaboration. Montferrand est cependant retrouvé mort et très vite les soupçons pèsent sur elle. S’accusant habilement du crime, elle est jugée puis acquittée. Surfant sur son histoire, et devenue une icône, elle démarre une nouvelle vie faite de strasses et de paillettes… jusqu’au jour où une mystérieuse femme prénommée Odette Chaumette fait son apparition et menace de tout dévoiler.
Comme je l’écrivais un peu plus tôt, François Ozon revient à la comédie et plus précisément à la comédie de boulevard en s’inspirant de la pièce éponyme de Georges Berr et Louis Verneuil. D’ailleurs, on sent assez bien l’influence théâtrale où tout doit aller vite, comme si on était dans un comique de situation. Madeleine est une jeune femme certes jolie, mais peu talentueuse sur les planches. Elle le sait, et sait également que sa condition ne lui plait pas des masses. Si elle vit avec sa meilleure amie (qui la voit plus que comme une amie, même si cela n’est explicitement indiqué tout au long du film) et qu’elle a trouvé un bon parti en la personne d’André Bonnard, véritable fils à papa, on ne peut pas dire que la situation lui satisfasse concrètement.
Aussi, lorsque Montferrand est retrouvé mort, Madeleine comprend assez vite, tout l’intérêt de passer aux aveux. La mort de ce producteur un peu trop libidineux et un peu trop main baladeuses sur les bords ? C’est désormais son crime mais aussi une tribune pour dénoncer l’oppression des femmes par les hommes. Aidée de Pauline, Madeleine pousse la situation à son avantage, et elle compte bien ne pas s’arrêter en si bon chemin.
Une façon subtile pour François Ozon d’évoquer un girl power avant l’heure, et assez anachronique. Résultat des courses, c’est assez distrayant, on s’amuse de certaines situations, juste ce qu’il faut pour passer un agréable moment.
Mon Crime
Un film de : François Ozon
Avec : Nadia Tereszkiewicz, Rebecca Marder, Isabelle Huppert, Dany Boon, Fabrice Luchini, André Dussolier, Felix Lefebvre, Edouard Sulpice, Régis Laspalès, Jean-Christophe Bouvet, Franck de Lapersonne…
Pays : France
Genre : Judiciaire, Comédie Dramatique, Policier
Durée : 1h43
Sortie : 8 mars
Note : 14/20
Au ciné ce soir 