Empire of light : lueurs

Sam Mendes est un réalisateur que je découvre peu à peu. Jusqu’ici, je n’ai vu (pour mémoire) que deux de ses films (1917 et Mourir peut attendre), des expériences sympas et qui m’ont laissé un assez bon souvenir donc. 

Changement d’ambiance avec Empire of light qui se veut plus mélancolique mais tout aussi agréable, voire appréciable. Nous sommes dans le Kent, non loin de Rye au tout début des années 1980. Hillary travaille dans un cinéma côté, situé dans une station balnéaire, tout juste en face de la mer. Elle officie en tant que manageuse, un poste qu’elle considère à sa juste valeur, sans plus pour autant. Sa santé mentale étant fragile, elle s’accroche à son métier et ses collègues, malgré le fait que Monsieur Ellis, le directeur du cinéma, ne la considère uniquement pour exercer son « droit » de cuisage. Un jour, Stephen, un jeune noir originaire de Trinité et Tobago, intègre l’équipe. Lui n’a qu’une envie : s’inscrire en fac pour devenir architecte et quitter le Kent. Stephen et Hillary se rapprochent et apprendront à soigner leurs blessures, vaille que vaille.

Je ne connaissais pas trop Olivia Colman (voire pas du tout) jusqu’au jour où je l’ai découverte dans les troisième et quatrième saisons de The Crown, la série-phare de Netflix consacré à la famille et couronne royales britanniques. Une prestation assez convaincante et intéressante qui m’avait donné envie d’en savoir plus sur elle et de la découvrir sur grand écran. C’était chose faite avec The Father, c’est également le cas avec Empire of light où elle incarne Hillary, cette femme plutôt réservée et dont on sent que malgré le poste à responsabilités qu’elle occupe, elle ne sent pas heureuse. Elle a également du mal à s’imposer notamment face à son patron, incarné par un Colin Firth à contre-emploi, et qui profite de sa situation pour avoir des relations intimes avec son employée, peu importe qu’elle soit vraiment consentante !

Sa rencontre avec Stephen marque un tournant, mieux une bouffée d’air frais dans une vie jugée monotone. Stephen est un garçon plutôt haut en couleurs, séduisant et qui a un rêve en tête : poursuivre ses études en allant à l’université. C’est aussi un moyen pour le jeune homme d’une vingtaine d’années de quitter une ville et une région où le racisme s’exprime de la façon la plus brutale, voire violente. Stephen en fait l’amère expérience lorsqu’il croise des skinheads notamment. Dans l’Angleterre des années 1980, la crise économique persiste et le Thatchérisme fait des heureux mais aussi beaucoup de perdants, créant un sentiment de frustration puis de haine envers les populations issues de l’immigration. 

Deux âmes en peine qui seront réunis par la magie du 7ème art et de ses coulisses, une façon pour eux de s’échapper et trouver dans un film, une projection ou encore une salle, la lueur qui manque. Une bulle aussi qui leur permet de s’accrocher et de s’entraider. Une façon aussi de retrouver espoir et foi, même si cela reste un combat.

Sensible et appréciable, Empire of light est un film touchant, plein de finesse même dans sa façon de traiter des sujets particuliers comme la santé mentale ou encore le racisme. Un film britannique comme je les apprécie. 

Empire of light

Un film de : Sam Mendes

Avec :  Olivia Colman, Micheal Ward, Tom Brooke, Colin Firth, Toby Jones…

Pays : Royaume-Uni

Genre : Romance, Drame

Durée : 1h55

Sortie : 1er mars

Note : 16/20

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