Ma vie pro et de papa n’aidant pas tellement, il n’est pas toujours facile pour moi de rester à jour sur mon blog malgré ma bonne consommation de films ciné. Un moment un peu frustrant pour moi, d’autant que j’adore écrire et partager mes ressentis ciné tout comme mes coups de gueule.
Toutefois, il y a bien un rendez-vous que je ne raterais pour rien au monde, c’est bien celui des César, la grand-messe du cinéma français. Un rendez-vous banal, kitsch, antre de l’entre-soi diront certains mais un rendez-vous toujours aussi incontournable qu’on aime regarder comme on aime en dire du mal, un peu comme la télé-réalité.
Le cinéphile que je suis, séance aux Halles oblige, avait manqué les vingt premières minutes qui ont notamment consacré Nadia Tereszkiewicz, meilleur espoir féminin pour son rôle dans les Amandiers et Bastien Bouillon meilleur espoir masculin pour La Nuit du 12. Vingt premières minutes où Ahmed Sylla et Léa Drucker ont été très brièvement interrompues par une activiste de Dernière Rénovation, un groupe qui, via des actions coup de poing, cherche à alerter les citoyens que nous sommes sur l’urgence climatique. Une action qui, visiblement, n’a pas vraiment plu à Vincent Bolloré, le propriétaire de Canal Plus puisque la cérémonie a tout simplement été interrompu quelques minutes par la suite. Une fausse bonne idée dans la mesure où si les spectateur n’ont pas vu la jeune militante pacifiste se faire sortir manu militari par des vigiles, il n’en demeure pas moins que son happening n’en finit pas de faire parler et devrait davantage interroger cette belle famille du cinéma français sur son engagement réel sur la question climatique.
L’incident passé, les César ont continué à faire ce qu’ils savaient faire de mieux, à savoir une succession de vannes plus ou moins drôles (enfin, moins que plus), des remerciements à n’en plus finir, le traditionnel (et incontournable) hommage aux disparus de la profession sans oublier le César d’honneur remis cette année à David Fincher, le cinéaste connu pour avoir réalisé Seven et Fight Club mais dont, pour être honnête, je ne connais que très partiellement sa filmographie.
Brad Pitt, en présence de Virginie Efira remettant le César d’honneur à David Fincher
Une cérémonie moins ennuyeuse que l’année dernière et la prestation soporifique d’Antoine de Caunes même si je dois reconnaître que, cette année, l’Académie a su, dans un quelconque et inexpliqué moment de sursaut, nous surprendre en invitant Brad Pitt sur scène. Oui, Brad Pitt, le Brad Pitt venu faire une surprise à David Fincher, l’homme qui l’avait dirigé dans les deux long-métrages que j’ai précité. Un moment plutôt sympa qui avait (un peu) relevé le niveau de la soirée et qui contrebalançait avec les prestations plus ou moins oubliables d’Ahmed Sylla, Raphael Personnaz, Jérome Commandeur… bref de quasi tout le monde quoi !
Niveau palmarès pour finir, le cru 2023 a consacré la nette victoire de La Nuit du 12, le dernier film de Dominik Moll qui, en plus du César du meilleur espoir féminin, s’adjuge celui de la meilleure réalisation, du meilleur acteur dans un second rôle (le Belge Bouli Lanners), de la meilleure adaptation et (surtout) du meilleur film. Ailleurs, As Bestas de l’Espagnol Rodrigo Sorogoyen et Virginie Efira pour Revoir Paris reçoivent respectivement le César du meilleur film étranger et celui de la meilleure actrice. Un verdict qui ne me choque pas particulièrement même si Sans Filtre de Ruben Ostlund ou bien encore Close de Lucas Dhont auraient tout été tout autant méritants.
Nadia Tereszkiewicz, César du meilleur espoir féminin pour Les Amandiers de Valeria Bruni-Tedeschi
En clair une édition 2023 dans la lignée de la précédente, même si le beau Brad a été au bout du compte la seule attraction de la soirée. Sans doute, comme je l’expliquais plus tôt, que la chaine cryptée voulait éviter les interventions (militantes) et intempestives, quitte à se prémunir en conséquence mais c’est oublier que l’inattendu, c’est ce qui fait la particularité des César et rend la cérémonie moins (un peu) plus agréable à regarder, c’est ce qui fait même encore son charme.
Autrement dit, et à une question que je me suis posé l’année dernière, on n’a pas fait pire mais on n’a pas fait mieux non plus, bien au contraire !