L’amour frappe à tous âges, c’est du moins ce qu’on dit. Il est censé nous transporter, nous transcender et surtout abolir la moindre barrière, le moindre obstacle, du moins sur le papier car dans les faits, c’est bien plus subtil que cela. En effet, l’amour peut être aussi source de combats, voire de souffrances.
Léo et Nora vous le confirmeront sans ambages. Nous sommes en région parisienne. Ces deux lycéens se rencontrent pour la première fois à la rentrée. Ils sont en seconde dans la même classe. Léo vient d’un milieu privilégié, Nora est issu d’un quartier populaire. Très vite, ils se rapprochent et s’aiment. Tout serait parfait si dans le même temps, Tarek, le grand frère de Nora n’avait pas été viré, accusé d’avoir volé une bouteille de vin de grande valeur. Tarek clame son innocence auprès du directeur du magasin qui ne rien entendre. Le directeur du magasin, c’est Franck, le père de Léo. Lorsque Tarek apprend pour leur relation et que Franck fait le rapprochement entre son ex-employé et Nora, tous deux tenteront de leur possible de mettre fin à l’idylle entre les deux adolescents.
De toute évidence, 16 ans revisite le mythe de Roméo et Juliette, du moins la référence est clairement là, même s’il ne s’agit pas d’un bête copié-collé de l’œuvre de Shakespeare. Léo et Nora, ce sont deux adolescents et deux mondes qui ne devaient pas nécessairement se rencontrer. Comme indiqué précédemment, Léo vient d’une famille aisée, vit dans un quartier pavillonnaire huppé et était précédemment inscrit dans le privé avant de revenir dans un lycée public. De son côté, Nora est issue d’une famille musulmane, plutôt traditionnelle. Elle est bosseuse et sérieuse.
Aussi lorsque Léo et Nora s’attirent et sortent ensemble, personne ne voit d’un bon œil leur relation naissante, moins à cause des différences mais d’une certaine rancœur, née de la frustration de Tarek de ne pas avoir été cru par son ancien patron. S’estimant victime de racisme ordinaire, et dans un contexte marqué par une atmosphère sécuritaire, il estime ce dernier responsable de sa situation et est déterminé à le lui faire payer, entrant ainsi dans un engrenage. C’est en toute logique qu’il tente d’interdire à sa petite sœur de fréquenter Léo, quitte à jouer le père plutôt que le grand frère, même si cela implique de salir la réputation de Nora.
Une situation que l’adolescente ne comprend pas mais surtout ne supporte plus, tout comme Léo. Tous deux se sentent étrangers aux rancœurs et autres règlements de compte. Peu importe les haineux ou le qu’en-dira-t-on de certains, ils veulent simplement être deux personnes pris d’affection réciproque. Cet amour profond et « naïf » quand on a 16 ans, peut-il simplement résister ?
Film actuel, 16 ans n’échappe pas aux clichés, diront certains. C’est sans doute vrai mais c’est plutôt nécessaire, en tout cas cela rend le récit pertinent, un récit pour lequel il ne peut y avoir qu’une fin. Et puisqu’on fait référence à Shakespeare…
16 ans
Un film de : Philippe Lioret
Avec : Sabrina Levoye, Teïlo Azaïs, Jean-Pierre Lorit, Marie Dompnier, Arsène Mosca, Fejria Deliba…
Pays : France
Genre : Romance, Drame
Durée : 1h34
Sortie : 4 janvier
Note : 13/20