En cette fin d’année, le cinéma a décidé de nous réserver une petite surprise en consacrant un biopic à l’une des plus grandes voix de tous les temps, du moins de ces quarante dernières années. Une voix magnifique, reconnaissable immédiatement, tout comme ses chansons devenues mythiques. Derrière ce timbre de voix, se cache une femme, talentueuse comme profondément tourmentée, ce qui fera sa légende.
Cette femme, c’est Whitney Houston. Repérée au début des années 1980 par Clive Davis, elle enchaîne à tout juste vingt ans, les succès et autres tubes, faisant d’elle une artiste de renommée internationale, puis mondiale. De ses débuts de choriste accompagnant sa mère dans le New Jersey à son statut d’icône mais également son mariage tumultueux comme toxique avec Bobby Brown ainsi que sa lutte contre ses vieux démons, celle qu’on surnommait « la Voix de l’Amérique » connaitra des moments euphoriques mais également une longue descente aux Enfers.
Ce n’est pas la première fois que la septième art s’intéresse à Whitney Houston. En 2018, le documentaire, sobrement intitulé Whitney retraçait le parcours de la chanteuse à travers les témoignages de celles et ceux qui l’ont côtoyée. Toutefois, c’est bien la première fois qu’un biopic est consacré à cette femme au talent exceptionnel mais fortement contrarié en raison d’un entourage plus ou moins toxique mais aussi des choix qui n’ont pas été sans conséquences dans sa carrière.
Une atmosphère qu’on retrouve assez nettement dans le film de Kasi Lemmons porté par une Noami Acke particulièrement convaincante. Derrière la star, elle incarne une femme puissante artistiquement et vocalement mais surtout fragile humainement. Une artiste que certains dans la communauté afro-américaine considéraient comme trop « blanche » car elle avait eu l’audace (ou le culot c’est selon) de faire de la musique mainstream, musique sur laquelle pouvait s’identifier un public plus large. Une orientation musicale qui lui sera reprochée mais qui n’empêchera nullement la Voix d’avancer et de réaliser la plupart de ses succès.
Une femme qui malgré tout son talent, n’a pas pu ou su faire les choix qui s’imposaient sur le plan privé. Outre une famille pesante et un père qui voulait profiter au maximum de la fortune de sa fille, et ses liens très forts avec Robyn Crawford, sa manageur et meilleure amie (mais aussi amante, même si la chanteuse n’a jamais reconnu sa bisexualité), Whitney Houston croisera aussi la route de Bobby Brown, rappeur des années 1990 à la réputation sulfureuse. Tous deux, au travers d’une relation plus ou moins toxique voire chaotique, jalonnée de fusion, de séparation et de retrouvailles, défrayeront la chronique au détriment de la carrière de Whitney qui ne cessera de sombrer dans les drogues dures au risque d’hypothéquer son talent et même sa vie.
Un destin exceptionnel et remarquable qui vous donne un sentiment étrange en sortie de projection. Celui qui vous fait dire que cette femme avait encore tant à donner avant que la vie n’en ait décidé autrement ce qui, malgré tout, la place définitivement au statut de plus grande chanteuse de tous les temps !
I wanna dance with somebody
Un film de : Kasi Lemmons
Avec : Naomi Ackie, Stanley Tucci, Tamara Tunie, Asthon Sanders, Nafessa Williams, Clarke Peters…
Pays : Etats-Unis
Genre : Musical, Biopic
Durée : 2h24
Sortie : 21 décembre
Note : 14/20