Lou de Laâge. Une actrice dont je suis la carrière depuis près d’une dizaine d’années et qui, je dois bien l’avouer, m’hypnotise. D’une part, en raison de sa beauté (je dois reconnaître que cela n’est pas désagréable ^^) d’autre part, en raison de son jeu, profond et grave à la fois.
Un mélange assez maitrisé qu’on retrouve dans le nouveau projet qu’elle porte, Le tourbillon de la vie. Nous sommes en 1989 et suivons le parcours de Julia. Lycéenne, cette fille d’un facteur de piano a la musique dans le sang et elle est promise à une grande carrière. Tout au long de sa vie, elle fait des choix et prend des décisions qui détermineront la suite de son existence et qui la placeront dans plusieurs situations. Comme si, un acte, même anodin, insignifiant avait une conséquence concrète pour la suite…
Et si. Et si, Julia n’était pas allée à Berlin pour assister à la chute du Mur ? Sans doute, elle n’aurait jamais décidé de s’y établir et d’y faire sa vie ! Et si, elle n’aurait pas fait tomber son livre à la librairie ? Probablement, elle n’aurait jamais croisé le père de ses enfants. Et si, enfin, elle avait réussi son concours, elle serait devenu la plus grande pianiste de tous les temps. En réalité, ce sont plusieurs hypothèses qui s’offrent au spectateur qui observe les choix de Julia, une femme vive et qui est littéralement emportée dans ce tourbillon qu’est la vie. Julia avance, fait des rencontres plus ou moins déterminantes, elle fait aussi des erreurs et n’a, au final, que peu de regrets.
Des choix qui ont un impact sur notre existence mais qui ont tous un point commun : celui qui nous pousse à faire des renoncements, voire des sacrifices. Comme Julia, nous avons tous été confrontés à ces moments tantôt capitaux, tantôt anodins, qui ont déterminé le cours de notre vie. Tour à tour, on découvre Julia, pianiste mondialement reconnue mais sans enfant, mère au foyer ayant renoncé à sa carrière au profit de Paul son mari, expatriée à Berlin ayant coupé les ponts avec son père ou encore professeur de musique dans un lycée suite à son accident. Dans chacune de ces situations, le spectacteur s’interroge : est-elle heureuse, épanouie ? Ou bien semble-t-elle mélancolique ? S’interroge-t-elle sur ses choix ? Etaient-ils les bons ? Les plus judicieux ?
Des situations qui nous parlent directement mais qui nous rappellent une chose finalement essentielle, pour ne pas dire évidente. La vie est loin d’être un scénario écrit à l’avance, elle nous réserve une infinie de possibilités et de probabilités. Nos décisions, nos envies mais également nos aspirations ne sont pas étrangères et il suffit d’un rien, de pas grand-chose pour avoir un scénario tout à fait différent. L’essentiel étant d’avancer, vaille que vaille.
C’est toute la philosophie qui se dégage de ce film porté par une Lou de Laâge douce, touchante, fragile et mélancolique à la fois. Une Lou de Laâge qui incarne quatre versions alternatives de Julia, avec ses forces, ses faiblesses mais avec le même point commun : une force de résilience.
De quoi terminer l’année sur une note un peu plus philosophique.
Le tourbillon de la vie
Un film de : Olivier Treiner
Avec : Lou de Laâge, Raphaël Personnaz, Isabelle Carré, Grégory Gadebois, Esther Garrel, Sébastien Pouderoux, Denis Podalydès, Aliocha Schneider…
Pays : France
Genre : Drame
Durée : 2h01
Sortie : 21 décembre
Note : 15/20