Simone, le voyage du siècle : le grand témoin

Simone Veil. Une icône de son vivant à qui on doit nombre d’avancées sociales, en particulier pour les femmes. Un destin national et européen, hors du commun, qui fait que cette dame est particulièrement respectée par la plupart d’entre nous. Une femme qui, tout au long de sa vie, fut guidée par un seul mot d’ordre : la résilience. 

C’est tout l’objet du biopic qui lui est consacré. Simone, le voyage du siècle revient sur le parcours intime de celle qui a survécu aux camps de la mort, a légalisé l’avortement en tant que ministre de la Santé en décembre 1974 sans oublier son élection en tant que première Présidente du Parlement européen, cinq ans plus tard. Entre moments charniers, instants fondateurs et épisodes plus douloureux, Simone Veil fera de ses combats mais aussi de ses blessures, une force afin de mieux rebondir et rester debout en toute circonstance. 

Simone, le voyage du siècle a pour première particularité de ne pas être conçu de façon linéaire. C’est en effet, une mosaïque des différents évènements qui ont marqué puis forgé le parcours de l’ancienne femme politique qui se superposent, s’entremêlent parfois. Une façon de dire au spectateur que tout est lié et a une suite logique dans son existence. Dans nombre de ses combats, aussi bien la légalisation de l’avortement bien que sa lutte pour survivre au camp d’Auschwitz, Simone Veil puisera de tout son for intérieur pour résister notamment face à l’injustice sous toutes ses formes, voire à l’ignominie. Des combats âpres, durs voire éprouvants mais qui en valent la peine, tant cela concerne la dignité humaine. 

Une femme célèbre et respectée mais dont on se sent bien vite compte qu’on ne la connaît qu’assez peu au final. Tout au long des 2h40 du film, Olivier Dahan s’attache à nous faire découvrir cette Simone secrète, très proche de sa sœur Milou avec qui elle a connu l’enfer de la déportation. Une Simone Veil avec ses convictions mais aussi ses interrogations voire sa fragilité mais qui ne vacille pas au final, notamment face à l’extrême droite et ses militants. Au contraire, lors d’un meeting en marge pour les élections européennes de 1979, elle leur tient tête, une façon de dire que, marquée par les épreuves, il n’est pas de son tempérament à baisser les yeux ! 

Une Simone Veil incarnée à deux visages au temps de présence assez équilibré, celui d’Elsa Zylberstein mais également celui de Rebecca Marder, tout simplement remarquable dans l’incarnation de l’ancienne ministre et magistrate jeune. Deux actrices qui campent une Simone Veil à leur façon mais aussi avec quelques similtudes, ce qui donne un résultat final assez intéressant. 

Film audacieux et fort, Simone, le voyage du siècle rend avant tout hommage à une femme qui aura marqué nos vies. S’il n’est pas toujours simple de faire un biopic, qui plus est à la perfection, celui d’Olivier Dahan se distingue par son rythme, sa succession logique des séquences et son fil rouge, celui d’un siècle des tourments dans lequel une femme extraordinaire fut assise aux premières loges. 

Simone, le voyage du siècle

Un film de : Olivier Dahan

Avec :  Elsa Zylberstein, Rebecca Marder, Élodie Bouchez, Judith Chemla, Olivier Gourmet, Mathieu Spinosi, Sylvie Testud, Philippe Torreton, Antoine Gouy…

Pays : France

Genre : Biopic

Durée : 2h20

Sortie : 12 octobre

Note : 14/20

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