Le rapport Auschwitz: « Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter »

Parler des camps de la mort, en particulier d’Auschwitz, est un exercice toujours délicat notamment au cinéma, tant les points de vue et le ressenti peuvent être différents, voire se confronter. Toutefois, les témoignages de celles et ceux qui ont connu cette horrible tragédie ont tous un point commun : faire que le reste du monde puisse être tenu informé des horreurs perpétrés dans l’espoir (infime) que cela s’arrête. 

C’est l’objectif que se sont fixés Albert Wetzler et Walter Rosenberg. Slovaques de confession juive, ils sont détenus dans le camp d’Auschwitz depuis deux longues années. Au printemps 1944, ils projettent de s’évader, ce qu’ils parviennent de faire miraculeusement le 10 avril. Munis d’un carnet et d’autres éléments matériels, ils veulent à tout prix révéler au monde entier, la réalité cruelle des camps de concentration et d’extermination. L’enjeu est en effet primordial : la révélation de la barbarie nazie permettrait de sauver des milliers, voire des millions de vies. Encore faut-il être cru. 

La Seconde Guerre mondiale fut impressionnante pour sa brutalité et sa barbarie, je ne vous apprends rien. Aussi, lorsque Wetzler et Rosenberg parviennent miraculeusement à sortir de ce véritable enfer sur Terre qu’est Auschwitz, il est primordial pour eux qu’ils soient crus sur parole. Tout est bon pour alerter sur les exactions et ce qu’on qualifiera plus tard de crime contre l’humanité commis par les Nazis. Quotidiennement nos deux rescapés consignent les arrivées de déportés (juifs ou non) sur le camp de concentration, ceux qui ont été « épargnés », et ceux délibérément envoyés à la mort par les officiers du III° Reich. Officiers qui affichent leur sadisme et leur vice sans vergogne face à des Juifs qu’ils haïssent et mettent plus bas que terre. 

C’est dans cette ambiance que le spectateur est plongé malgré lui. Une ambiance sombre, anxiogène, dure mais qui reste dans le domaine du supportable. La réalité d’Auschwitz ne doit, en aucun cas, être édulcorée, elle doit être relatée et montrée sans concession. Une façon aussi pour Wetzler et Rosenberg d’appuyer leur récit lorsqu’il s’agira de demander de l’aide extérieure. Quitte à prendre tous les risques dont celui d’y laisser sa vie. Toutefois, que vaut sa propre vie face à une barberie sans nom qu’il faut dénoncer et arrêter au plus vite ?

Une course contre la montre s’engage avec pour point d’orgue, l’attitude de ces personnes dites influentes. Membre de la société civile, Résistants, ils portent une lourde responsabilité. Croiront-ils nos deux rescapés d’Auschwitz, et surtout agiront-ils ? 

Malgré son atmosphère lourde (voire très lourde), Le rapport Auschwitz est tout simplement indispensable ne serait-ce que pour la citation suivante de George Santayana : « Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter ». Une phrase qui sonne comme un terrible avertissement en ouverture de film, faisant écho au générique de fin, comme pour nous rappeler que le pire n’est jamais à exclure notamment face aux complotistes et négationnistes de tout poil. 

Plus que le devoir de mémoire, c’est un devoir de vérité qu’il convient de préserver. 

Le rapport Auschwitz (Sprava) 

Un film de : Peter Bebjak

Avec : Noël Czuczor, Peter Ondrejička, John Hannah, Wojciech Mecwaldowski, Jacek Beler, Christoph Bach… 

Pays : Slovaquie

Genre : Drame, Historique

Durée : 1h34

Sortie : 27 juillet

Note : 16/20

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