Fratè : la famille malgré tout

J’aime bien Thomas Ngijol, c’est du moins un acteur qui me fait régulièrement rire notamment lorsqu’il est avec son compère Fabrice Éboué. Un duo qui nous permet de passer de bon moment, même Thomas Ngijol tire bien son épingle du jeu également. Alors lorsque j’ai découvert son nouveau film, c’est tout naturellement que j’ai voulu en savoir davantage, d’autant qu’il partage l’affiche avec Samir Guesmi qui m’avait tout simplement touché dans Ibrahim, son premier film sorti l’année dernière. La promesse, peut-être, de tomber sur une comédie reposante, voire drôle. 

Nous sommes en Corse Dumè vit un drame, son père vient de mourir. Peu de temps après les obsèques, alors qu’il nettoie sa tombe, une personne fait irruption. Il s’agit de Lucien. Lucien lui annonce qu’il est également le fils de son père, ce que le notaire confirme via testament. Dumè est, tout naturellement surpris, pour ne pas dire hostile mais fait avec, bon gré malgré. C’est sans compter une dernière volonté du Patriarche : que Lucien et Dumè cohabitent dans la maison familiale durant trente jours, condition sine qua none pour valider définitivement l’héritage. 

Comme je vous le disais, je m’attendais à une comédie désopilante, d’autant que la bande annonce m’avait vraiment convaincue, m’ayant même fait penser qu’on aurait de bonnes tranches de rigolade. Autant vous dire que j’ai été surpris et ce n’est pas un compliment ! Alors attention, il ne s’agit pas d’un drame ou d’une histoire sordide. Le scénario est classique, simple, voire simpliste mais on aurait pensé que cela aurait suffi pour avoir des tranches de rires. 

On comprend progressivement que Fratè n’est pas dans ce registre. Sur fond de Corse, de terroir et de tradition, deux personnes que tout oppose et qui apprennent par la force des choses qui sont frères vont devoir cohabiter, et même plus, coexister. C’est particulièrement le cas pour Dumè, un Corse pur et dur, fier de son territoire et de ses racines. Il voit tout naturellement d’un très mauvais œil l’irruption de Lucien, un architecte débarquant tout droit du continent (comme disent les locaux). Dumè est plutôt débonnaire, à l’image des habitants de son village niché au cœur de l’île de Beauté, dans les montagnes, Lucien est davantage réservé, ce qui est normal d’une certaine manière. Dumè, en tant que local du coin, défendant son patrimoine, Lucien lui veut tout simplement le connaître. La confrontation est  inévitable même si c’est plus complexe que cela. 

Dumè et Lucien bâtissent en toute logique une relation particulière dans laquelle, au fond, l’un espère être compris de l’autre, une manière de parler de la différence et de l’accepter. Dit comme cela, Fratè aurait pu se montrer intéressant et tirer son épingle du jeu, d’autant que Karole Rocher a voulu, en compagnie de sa fille Barbara Biancardini, nous montrer une image personnelle et authentique de la Corse, la femme de Thomas Ngijol étant originaire. Malheureusement, on perd non seulement en rythme mais aussi en intérêt dans ce film qui a tendance à tourner en rond et qui, malgré la bonne volonté, peine à sortir des clichés sur les Corses. 

Dommage vraiment ! 

Fratè 

Un film de : Karine Rocher, Barbara Biancardini

Avec : Thomas Ngijol, Samir Guesmi, Marie-Ange Geronimi, Karole Rocher…

Pays : France

Genre : Comédie

Durée : 1h29

Sortie : 15 juin

Note : 8/20

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