Les Passagers de la nuit : (re)trouver son chemin

Mikhaël Hers. Un réalisateur que j’avais découvert pour la première fois en 2016 dans Ce sentiment de l’été qui revient sur le travail de reconstruction et de deuil d’une famille et d’un homme après la mort soudaine d’une être aimée. 

Six ans après donc et après Amanda, son film suivant tout aussi remarquable avec un Vincent Lacoste qui l’est tout autant, Mikhaël Hers nous plonge dans les années 1980, à une époque où la France connaît des bouleversements majeurs et nourrit de grands espoirs. Nous sommes en 1984. Elisabeth vient d’être quittée par son mari, le seul homme qu’elle ait connu et père de ses deux enfants. Encore sonnée par la fin de son ménage, elle doit rebondir. Insomniaque, elle écoute une émission de radio nocturne qui passe sur France Inter et qui est animée par Vanda Dorval. Quelques jours après, après lui avoir écrit une lettre, Elisabeth se rend à la Maison de la Radio. Elle y est embauchée comme standardiste de l’émission par Vanda elle-même. Un soir, Talulah, une jeune femme désœuvrée, vivant la plupart du temps dans la rue, débarque à la station. Touchée par son histoire et sa personnalité, Elisabeth décide de prendre Talulah sous son aile. 

Les Passagers de la nuit se découpent en trois dates clés : le 10 mai 1981 (et la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle), 1984 et 1988. Trois moments majeurs pour Elisabeth, Mathias et Judith, ses enfants mais également pour Talulah, cette jeune provinciale qui débarque à Paris sans trop savoir où elle va, se contentant de vivre au jour le jour. C’est également ainsi que vit Elisabeth, du moins au début. Sonnée par le départ de son époux, elle doit tout reprendre à zéro. La radio et son emploi de standardiste lui permettent de trouver un peu d’air. Dans les années 1980, la radio reste toute puissante, c’est le média dans lequel on se confie, il y a une relation pratiquement intimiste, voire intime entre l’auditeur et la station. 

C’est dans ce contexte qu’Elisabeth se reconstruit progressivement et qu’elle tente de donner une nouvelle direction à sa vie tout comme Talulah qui bien que fragile (pour ne pas dire très fragile), tente malgré tout de ne pas sombrer. Elle est une des expressions de cette jeunesse des années 1980, des années Mitterrand, tout comme Mathias et Judith. Entre désenchantements, rêve, insouciances mais également espoir. 

Film intimiste, porté par une touchante et fragile Charlotte Gainsbourg et par une Noée Abita qui l’est tout autant (sinon plus), les Passagers de la nuit nous transportent dans les états d’âme mais également dans les doutes et la résilience de chacun des personnages. Pour mieux nous toucher. 

Les Passagers de la nuit

Un film de : Mikhaël Hers

Avec : Charlotte Gainsbourg, Quito Rayon-Richter, Noée Abita, Meghan Northam, Emmanuelle Béart, Didier Sandre, Thibault Vinçon…  

Pays : France

Genre : Drame

Durée : 1h51

Sortie : 4 mai

Note : 16/20

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