Respect : force et resilience

Aretha Franklin. Une icône de la musique connue pour ses titres planétaires et sa voix puissante. Ce qu’on connaît moins en revanche, c’est la personne en elle-même, ce qui se cache derrière ces prestations, avec ses forces mais aussi ses faiblesses. 

C’est tout l’objet du biopic qui lui est consacré, plus de trois ans (déjà !) après qu’elle nous ait quittés. Tout commence à Détroit dans les années 1950. Fille d’un célèbre pasteur, Clarence LaVaughn Franklin, ami intime de Martin Luther King, la jeune Aretha grandit dans un milieu militant, rythmé par les prédications de son père et la puissance du gospel. D’ailleurs, le dimanche, elle anime souvent la messe, devenant une attraction au sein de la communauté noire. Au fil des années, Aretha gagne en notoriété et c’est en toute logique qu’elle souhaite devenir chanteuse. Si au départ, elle peine à s’imposer, elle finit par rencontrer le succès et devenir une artiste populaire. Toutefois, derrière cette consécration, Aretha doit faire face aux différents démons qui la hantent depuis son enfance mais aussi s’imposer face à la brutalité des hommes, condition sine qua none pour trouver la voie de l’émancipation et de l’épanouissement personnel. 

Comme je le dis souvent, un biopic doit éviter deux écueils : le côté dithyrambique et l’hommage sans retenue mais également l’attaque vengeresse en règle, sans retenue également. En clair, c’est un subtil équilibre qu’il faut trouver entre les deux, un équilibre qui – je le pense – est bel et bien présent dans le film porté par Jennifer Hudson. Aretha Franklin, c’est la reine de la soul, une voix puissante et une prestance sur scène, à l’origine de tubes qu’on fredonne encore plus de cinquante ans après. C’est aussi une femme fragile et qui a peiné à trouver la paix intérieure. Plusieurs évènements seront à l’origine de son mal-être et conduiront l’interprète de Respect parfois dans l’abîme. 

Cette fragilité se trouve également dans son rapport aux hommes. Toutefois, elle en fera de cette faiblesse apparente une force qu’elle utilisera contre eux et rien de mieux que la musique comme arme pour faire passer un message, en particulier à destination de son père et de son mari, accessoirement son manager (ou l’inverse, c’est selon !). Aretha Franklin n’a pas attendu #MeToo pour afficher subtilement et habilement un certain girl power ! Chanter lui permet d’affirmer son indépendance. Une indépendance qui, certes, a un coût mais qui lui permettra, d’une certaine manière, à maintenir le cap qu’elle s’est fixée mais aussi à trouver en elle les ressources nécessaires pour rebondir et repartir de l’avant. 

Malgré sa durée (2h25 au compteur) Respect rend comme il se doit hommage à une femme qui, grâce à sa voix, aura fait passer d’importants messages et inspiré tant de gens à travers le monde, fidèle à ses convictions et autres combats. 

Respect

Un film de : Liesl Tommy

Avec : Jennifer Hudson, Forest Whitaker, Marlon Wayans, Audra McDonald, Marc Maron, Tituss Burgess… 

Pays : Etats-Unis

Genre : Musical, Biopic

Durée : 2h25

Sortie : 8 septembre

Note : 17/20

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