Je ne suis pas spécialement fan de Jean Dujardin mais disons que c’est un acteur avec qui c’est toujours agréable de passer un (bon) moment cinématographique avec lui tant il est drôle. Surtout lorsqu’il incarne cette antithèse de James Bond, cette parodie d’espion qu’est OSS 117. Aussi, lorsque le nouveau volet est enfin arrivé sur nos salles obscures après dix ans d’attente (prolongée de quelques mois supplémentaires pour cause de vous savez quoi), c’est en toute logique que j’ai pris ma carte illimitée et mon pass sanitaire (mon désormais nouvel outil indispensable) pour découvrir les nouvelles aventures d’Hubert Bonnisseur de la Bath.
Nous sommes en 1981. Valéry Giscard d’Estaing est toujours Président de la République et OSS 117 est une véritable institution au sein des services secrets français. Revenu d’Afghanistan au terme d’une mission délicate, il fait la connaissance de Serge, un jeune collègue réputé doué et talentueux. Ce dernier, alias OSS 1001, est envoyé en Afrique afin d’aider le général Bamba dans sa lutte contre les rebelles tandis qu’Hubert est assigné au traitement informatique des dossiers de l’agence. Surpris, OSS 117 s’exécute malgré tout. Six mois passent et OSS 1001 ne donne pas signe de vie. Hubert est donc envoyé sur place par le SDECE pour retrouver Serge et poursuivre sa mission. Il se fait passer pour Emile Cousin, un riche homme d’affaires, reçu tel un homme d’Etat.
Douze ans après OSS 117 – Rio ne répond plus, le plus célèbre des agents français reprend donc du service et semble être resté fidèle à lui-même, c’est-à-dire misogyne, raciste (du moins inculte) et surtout (très) con, bref loin de la classe incarnée par son homologue britannique ! Un OSS 117 qui incarne encore et toujours une certaine vision et idée de la France mais qui se retrouvent confrontées à une réalité assez tenace : celle qui veut que le monde a changé et à plusieurs titres !
Un décalage que Hubert ne semble pas tellement comprendre, ce qui donne lieu à des situations cocasses et une succession de quiproquos et autres gaffes dont notre agent a le secret et une situation qui ne l’ébranle en aucun cas. L’Afrique est un continent devenu indépendant ? Hubert n’en oublie pas ses réflexes et préjugés colonialistes ? Serge alias OSS 1001 ne manque pas de talent ? OSS 117 lui rappelle son manque d’expérience ? OSS 117 se croit toujours irrésistible avec les femmes ? Il n’en reste pas moins misogyne et lourd !
Preuve que les choses ont changé, l’attitude de ses interlocuteurs qui n’hésitent plus à le remettre à sa place notamment les femmes. OSS 117 en prend plein la figure, et ce n’est pas plus mal des fois ! 😉
Réalisé par Nicolas Bedos, le troisième opus d’OSS 117 marque une rupture. Bien qu’on retrouve l’esprit du personnage et de la saga, on sent bien que l’approche du fils de Guy Bedos est bien différente de celle de Michel Hazanavicius, ce qui peut dérouter voire affliger certains. Similaire au père, l’humour à la Bedos est spécial et caricatural (je ne comprendrai jamais pourquoi Bedos s’est borné de décrire l’Afrique comme un seul et même pays, il a sans doute ses raisons), qui ne plaira pas à tout le monde mais qui se regarde quand même.
Du moment qu’on se divertit non ?
OSS 117 – Alerte rouge en Afrique noire
Un film de : Nicolas Bedos
Avec : Jean Dujardin, Pierre Niney, Fatou N’Diaye, Wladimir Yordanoff, Natacha Lindinger, Gilles Cohen, Habib Dembélé, Ibrahim Koma…
Pays : France
Genre : Espionnage, Comédie, Aventure
Durée : 1h56
Sortie : 4 août
Note : 14/20