Avec une vie professionnelle et personnelle bien remplie, il devient de plus en plus compliqué de suivre le rythme de l’actu ciné. Aussi, je n’ai pas eu le temps de me poser et de suivre la traditionnelle cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes qui revient enfin après une édition 2020 annulée, pandémie oblige.
Une édition particulière non seulement en raison de la COVID19 bien sûr mais aussi de sa tenue. Exceptionnellement, la Croisette a pris ses quartiers pour la première quinzaine de juillet, période qui coïncide avec le début des vacances scolaires. L’occasion rêvée pour les organisateurs de s’ouvrir à l’extérieur et faire en sorte que la grande fête du cinéma ne soit pas seulement réservée à quelques happy few.
Un vœu pieu (on va dire ambitieux plutôt) quand on sait que la crise sanitaire persiste encore, même si la situation est bien différente à celle que nous avons connu, il y a un an. A ce propos, les festivaliers et ainsi que les journalistes et autres blogueurs n’ont pas pu échapper au strict protocole mis en place : application des gestes barrières, masque obligatoire, pass sanitaire exigé… autant de mesures qui rendent la 74ème édition moins sexy mais qui finalement, ne cachent aucunement le plaisir de se retrouver et d’assister à une quinzaine qu’on espère de grande tenue.
Un Festival résolument militant, avec le cinéaste américain Spike Lee en qualité de président du jury. Le réalisateur de BlackKklismann avait à ce propos annoncé la couleur (au sens propre comme figuré) en évoquant, à travers la mort de George Floyd, la question des discriminations et du racisme envers les Noirs aux Etats-Unis, profitant au passage pour faire un tacle appuyé à Donald Trump et Jair Bolsonaro sans oublier Vladimir Poutine, qualifiés de « gangsters », ce qui a le mérite de la clarté. Autre signe militant, un jury majoritairement féminin cette année, ce qui est bienvenu dans un contexte encore marqué par #MeToo et #BalanceTonPorc. Comme le souligne assez justement l’actrice britannique Maggie Gyllenhaal : « Je pense réellement qu’une majorité de femmes peut choisir des films différents, réagir différemment. Les femmes écrivent leurs romans autrement, leurs chansons autrement. Je suis curieuse de voir ce qu’il en sera ». Un point de vue qui reste à discuter et que j’avais déjà évoqué sur ce blog, mais qui n’en reste pas moins pertinent.

Toujours est-il que cette reconnaissance des femmes s’est traduite de façon concrète avec la remise à Jodie Foster d’une Palme d’Or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, un geste appréciable et apprécié quand on sait l’amour et la considération que porte la réalisatrice américaine pour la France et la langue française, une langue qu’elle maitrise à la perfection et avec laquelle elle s’est exprimée pour remercier le Festival, ce qui n’est pas si courant en réalité ! 😉
C’est donc parti pour une quinzaine qu’on attendait tous avec une sélection qui fait la part belle au cinéma français, c’est du moins ce que considère, pour la Radio-Télévision Belge Francophone (RTBF), Hugues Dayez, qui parle même de triomphe du modèle français. Reste à savoir si cela se confirmera lors de la cérémonie de clôture. Réponse le 17 juillet prochain !