The Father : repères

Anthony Hopkins est cet immense acteur dont je ne connais que trop peu sa filmographie. Une honte pour le cinéphile que je suis, pour être tout à fait honnête. Je ne sais plus dans combien de films l’acteur britanno-américain a joué, toujours est-il que ses interprétations ne laissent personne de marbre. 

The Father ne devrait pas faire exception. Nous sommes à Londres, Anthony est un retraité de 81 ans qui vit avec Anne, sa fille aînée. Cette dernière a décidé de s’installer à Paris, rejoindre un homme avec qui elle entame une relation depuis quelques temps. Anthony est un homme complexe. D’une grande candeur, il semble facilement irascible avec son entourage. Pour preuve, son aide-ménagère a jeté l’éponge, après avoir été accusée de lui avoir volé sa montre ! Alors qu’il entre dans l’hiver de sa vie, plusieurs évènements lui font douter de la sincérité de ses proches, notamment de sa fille. Anne va-t-elle vraiment s’installer à Paris ? Qui est cet homme qui prétend être son épouse depuis plus de dix ans alors ? Pourquoi veut-on l’expulser de son appartement dans lequel il vit depuis tant d’années. Autant de questions sans réponses qui cachent une réalité bien autre…

Tiré d’une pièce de théâtre montée par Florian Zeller, le réalisateur, The Father met en lumière la déchéance d’Anthony qui se retrouve progressivement en quête de repères. On le sent effectivement comme perdu dans ce grand appartement londonien dans lequel résident de nombreux souvenirs. Anthony est un homme d’un certain statut – il fut ingénieur – et entretient une relation forte avec sa fille aînée Anne. Elle est là au quotidien pour le soutenir et l’assister, une tâche d’autant plus importante que l’homme est difficile à vivre. C’est justement cette situation qui commence à peser au sein de cette famille. Anne, pourtant très présente, souhaite reprendre le cours de son existence, et donc s’éloigner de son père. Non pas qu’elle veuille lui tourner le dos – bien au contraire ! – mais elle veut tout simplement se consacrer à elle-même. S’installer en France lui donne cette opportunité, même si cela comporte un sacrifice important. 

Face à elle, Anthony qui ne comprend pas trop ce qui passe et qui cherche donc des réponses. Que se cache-t-il derrière cette décision ? Surtout qui sera à ses côtés une fois Anne partie ? Anthony voudrait des réponses aux questions qu’il se pose légitimement mais tout semble flou, ce qui le place dans une situation inconfortable et dans une insécurité certaine. 

The Father tient sa force de l’interprétation de haute volée d’Anthony Hopkins qui incarne ce octogénaire qui ne sait plus trop où il vit et où il va mais également d’Olivia Colman, très touchante, dans le rôle d’une femme qui elle aussi est désorientée et qui tente par tous les moyens d’aider son père, vaille que vaille. Malgré un rythme que certains pourrait considérer comme lent, le long-métrage de Florian Zeller expose plusieurs thèmes comme le rapport père/fille mais aussi la dépendance (sous toutes ses formes). Le spectateur ne peut que se sentir concerné mais aussi impuissant face à un personnage principal qui semble désorienté et dont les réponses aux questions qu’il se pose finissent par s’imposer par la force des choses.

Comme si, il n’en était pas possible autrement. 

The Father

Un film de : Florian Zeller

Avec : Anthony Hopkins, Olivia Colman, Mark Gatiss, Imogen Potts, Rufus Sewell, Olivia Williams… 

Pays : France

Genre : Drame

Durée : 1h37

Sortie : 26 mai 

Note : 15/20

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