Le contre-exemple espagnol

Jean Castex, Premier ministre

L’année 2021 débute comme s’est terminée l’année 2020, dans l’incertitude et le flou le plus complet, notamment pour les salles de cinéma. L’optimisme n’est plus tellement de mise, c’est même une certaine forme de résignation qui s’est installée. 

Ainsi, personne (ou presque) parmi les professionnels du secteur n’a été surpris des récentes annonces du Premier ministre lors de son point-presse régulier relative à la crise sanitaire. Les salles obscures restent portes closes et elles le seront pour trois semaines supplémentaires, au mieux. Une nouvelle (et énième) clause de revoyure a été fixée au 20 janvier prochain, date à laquelle les exploitants pourront enfin voir la lumière au bout du tunnel… ou pas. 

Une annonce qui n’a, donc, surpris personne et qui a été reçu dans une certaine indifférence. Depuis un moment, les professionnels du cinéma et les cinéphiles (dont votre serviteur) n’attendent plus grand-chose d’un exécutif qui non seulement continue à naviguer à vue mais qui considère, une fois de plus, le monde de la culture comme une variable à sacrifier dans cette crise sanitaire qui n’en finit plus de nous impacter et de nous miner notre moral. Même si Jean Castex a reconnu que la situation était « très difficile » et que Roselyne Bachelot, la ministre (inutile) de la Culture et de la Communication jure « sortir ses tripes » pour aider le secteur, peu de gens demeure convaincu par ce qui convient de considérer comme de belles déclarations d’intentions. 

Certains pays font pourtant un choix radicalement différent à l’instar de l’Espagne qui a maintenu l’ouverture des lieux culturels, malgré une seconde vague et une précédente qui a été particulièrement meurtrière chez nos voisins. Les musées, le cinéma ou bien encore le théâtre… autant d’activités qui, semble-t-il, sont considérés comme essentiels pour le gouvernement Sanchez et qui permettent à tout un secteur de souffler un peu, même si le protocole sanitaire est particulièrement contraignant, comme le montre un récent reportage présenté par Michel Montpontet pour france:info et qui fait le tour des réseaux sociaux depuis. Jauge réduite de moitié (voire plus), détecteur de température ou bien encore masque obligatoire, les conditions sont, certes, draconiennes, mais loin d’être incompatibles avec le plaisir et la joie de voir une œuvre, une pièce de théâtre ou encore un film.

Un cas qu’il convient néanmoins de préciser, voire de nuancer tant il existe des disparités selon les régions autonomes. En Andalousie et en Asturies, les salles de cinéma sont toujours fermées, et qu’en Castille-et-Leon, cela ne concerne que les multiplexes implantés dans les centres commerciaux, en Catalogne, elles demeurent ouvertes mais avec une jauge réduite à 50% de la capacité des lieux. Une situation assez complexe qui a ses limites et qui est loin d’être la panacée (d’autant qu’un couvre-feu est toujours en vigueur) mais qui évite la fermeture pure et simple. 

Le contre-exemple espagnol est régulièrement cité et mis en avant comme preuve qu’il est tout à fait possible de maintenir les lieux de culture, d’autant qu’un protocole sanitaire existe et que les professionnels du secteur sont même prêts à le renforcer, pourvu que cela permette aux salles de se lancer et d’avoir une perspective. Février arrive, en effet, à grand pas et ce mois est important car synonyme de vacances scolaires, une période, en toute logique porteuse. Pour les industriels du secteur, il s’agit d’une course contre la montre et la prochaine rencontre avec les pouvoirs publics sera très attendue, pour ne pas dire très animée, si rien de concret n’en sort. 

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