
Le confinement, saison 2 se poursuit mais le gouvernement prépare (déjà) l’après. D’ici la semaine prochaine, et la énième intervention du Président de la République, on devrait en savoir un peu plus sur les modalités de sortie, les annonces les plus attendues étant la réouverture des commerces dits « non-essentiels » (les concernés apprécieront !) mais également sur le fait si on pourra bel et bien fêter Noël en famille, sujet politiquement et socialement sensible.
Le monde des arts, du spectacle et du cinéma n’est pas en reste et attend lui aussi de nouvelles directives afin d’envisager l’avenir, dans un contexte marqué par une nouvelle fermeture des salles et une concurrence sans retenue des plate-forme de téléchargement et autres services à la demande. Pour Première et Le Figaro, la lumière serait cependant au bout du tunnel. En effet, selon Le Film Français, le gouvernement envisagerait une réouverture des salles obscures pour la mi-décembre, la date du 9 étant même évoquée. Une perspective qui reste soumise à l’évolution de la situation sanitaire, bien évidemment.
Les professionnels du secteur ont accueilli la nouvelle avec intérêt mais également prudence, voire scepticisme. Au vu de la situation et de la stratégie du gouvernement face à une crise qui nous impacte tous, ces derniers veulent tout d’abord des garanties solides mais aussi durables pour soutenir une industrie qui peine à sortir la tête de l’eau suite au premier confinement, malgré quelques signes encourageants comme prometteurs. D’autant qu’il ne s’agit, pour l’heure, que d’une hypothèse, malgré tout plausible.
Une possible réouverture des cinémas indépendants et autres multiplexes pour la mi-décembre (voire dans trois semaines) permettrait à ces derniers de relancer (une nouvelle fois) la machine en proposant une programmation adaptée et ciblée. Décembre, c’est, en effet, la période des Fêtes, celle où on fait le bilan de l’année et où on a surtout envie de se retrouver et changer les idées. C’est le moment propice pour découvrir une bonne comédie familiale, ou bien encore un film à gros budget. Une reprise mi-décembre, couplée au début des vacances de Noël, pourrait permettre aux cinémas d’envisager de meilleures perspectives et surtout de voir un horizon qui reste toujours incertain.
Toutefois, une probable réouverture des salles pour le mois prochain ne suffira sans doute pas à l’industrie pour retrouver des couleurs, du moins à court terme. Les deux confinements – et tout particulièrement le premier – ont fait du mal aux cinémas, notamment les indépendants, d’autant que la situation reste encore tendue, au niveau mondial. Les autres pays européens (Belgique, Royaume-Uni et Italie en tête) voient leurs multiplexes toujours rideaux baissés et le circuit cinématographique n’est fonctionnel qu’à moitié de l’autre côté de l’Atlantique quand il n’est pas carrément hors-jeu, en particulier au Canada (et plus spécialement au Québec). Une situation qui profite mécaniquement et logiquement au SVÀD qui récupère certains films qui devaient sortir sur grand écran, quand ce n’est pas carrément les studios qui font cette démarche. Je pense bien évidemment à Soul qui débarque sur Disney + le 25 décembre chez nous, mais aussi à Mulan qui sera disponible quelques semaines auparavant.
Reste à savoir si les intentions du gouvernement se traduiront concrètement dans les faits et non un simple effet d’annonce, sachant que ce dernier est attendu au tournant et de pied ferme par tout un secteur qui s’estime lésé et déconsidéré, sachant qu’il a joué le jeu en mettant en place un protocole sanitaire strict, contraignant (le plus souvent à ses frais) et globalement respecté, sans oublier le fameux couvre-feu dont on ne sait pas, in fine, s’il restera en vigueur et s’appliquera à partir de quelle heure !
Bref, le bout du tunnel ? Pas encore (soyons optimistes) mais on est encore dans le brouillard ! Un brouillard épais.