On le redoutait, le pire est finalement arrivé. Suite à l’allocution (attendue) du président de la République, Emmanuel Macron, les salles de cinéma devront (une nouvelle fois) fermer leurs portes à compter de ce soir minuit (21 heures en réalité suite au couvre-feu) et pour une durée d’un mois, au minimum.
Une décision qui donne un (mauvais) air de déjà-vu. Mi-mars dernier, les salles et autres multiplexes avaient dû également baisser le rideau, face à la recrudescence de la COVID19 afin de contribuer à l’enrayement (du moins, la stabilisation) de la pandémie. Une fermeture qui avait mis à mal l’industrie cinématographique et dont les effets se font encore sentir malgré une réouverture fin juin dernier et quelques tendances encourageantes.
Cette seconde fermeture intervient dans un contexte particulièrement délicat pour un secteur qui peine encore à sortir la tête de l’eau, en dépit des nombreux efforts consentis pour assurer la sécurité sanitaire des cinéphiles et autres spectateurs. Protocole sanitaire strict – et globalement bien respecté – programmation innovante et fournie (en dépit de l’absence patente de blockbusters à l’écran), promotions et avantages exclusifs à tout va… tout était réuni pour permettre aux spectateurs d’être rassurés et aux professionnels du milieu d’entrevoir un espoir, la lumière au bout d’un long chemin.
Un espoir réduit à néant par les annonces du chef de l’Etat et qui n’augure rien de bon pour la suite, en l’absence d’une stratégie efficace dans le cadre de la lutte contre la COVID19, laissant tout un secteur dans le désarroi le plus total, à l’instar de Jean Labadie. Sur Twitter, le patron du Pacte, distributeur indépendant de films, n’a pas caché sa colère et son abattement, tout comme Yannick Vély, le rédacteur en chef de Paris Match, avec une déclaration sans équivoque.
Qu’on s’entende bien ! Les cinéphiles tout comme les professionnels du cinéma veulent bien évidemment que tout soit fait pour enrayer la progression d’un virus sournois et dévastateur afin que nous puissions (enfin) revenir à la normale. Il va sans dire que la priorité est de sauver des vies mais aussi un système de santé qui est à bout de souffle et qu’il convient de sauvegarder au plus vite. Toutefois, cette nouvelle fermeture des cinémas en France mais aussi en Europe est un très mauvais signal et constitue une nouvelle fois un défi pour un secteur en souffrance. D’autant que novembre et (surtout) décembre est habituellement une période propice pour les films de Nöel et autres films grand public qui attirent du monde et font la joie des exploitants de salles.
Toujours est-il que ce nouveau baisser de rideau aura immanquablement des conséquences pour le fonctionnement des salles mais également une programmation déjà bien chamboulée, pour ne pas dire sinistrée. Si certains distributeurs, en raison du couvre-feu, avaient déjà anticipé en reportant certains de leurs films pour 2021, d’autres n’attendront pas une (très) hypothétique sortie du confinement pour début décembre et se positionneront également pour l’année prochaine, quand ce n’est pas carrément sur les plate-forme de SVÀD qu’ils sortent in fine ! Un sacré défi pour les circuits traditionnels dont la survie n’a jamais été autant d’actualité !
Le passionné de cinéma que je suis est – comme vous pouvez l’imaginer – plongé entre la colère, la sidération et l’abattement. Bien évidemment, la blog continuera à être alimenté, sous une forme similaire à celle que j’ai adopté durant le premier confinement. D’ici là, soutenez nos exploitants et ces cinémas que certains élus et le gouvernement semblent encore considérer comme des commerces non-essentiels ! Ils en auront besoin car on ne va pas se mentir, ils se sentent trahis et la perspective qui s’annonce n’affiche rien de réjouissant ! Vraiment rien de réjouissant !
Mais malgré tout, restons optimistes, il le faut !