Philippe Garrel est un homme dont je découvre le cinéma à travers son film. Un univers assez particulier que je ne connaissais pas mais qui, après coup, n’en demeure pas moins intéressant, même si parfois, il faut s’accrocher un peu.
Luc vit avec son père, dans une petite ville non loin de Lille. Il descend à Paris pour passer le concours de l’école Boulle, la célèbre et prestigieuse institution consacrée au design. Il rêve de devenir ébéniste. En prenant le bus, il rencontre Djemila. Très vite, ils se plaisent et entament une aventure. Djemila est sous le charme de Luc et ce dernier lui promet de revenir, une fois les résultats de son concours connus. De retour chez lui, le jeune homme retrouve Geneviève, son ancienne petite amie du lycée, avec qui il entame également une aventure. Par la force des choses, et pas mal par lâcheté, Luc reste avec Geneviève et laisse Djemila dans le désarroi et sans aucune explication. Lorsqu’il est cependant reçu à l’école Boulle, il décide néanmoins de s’installer à Paris, même s’il apprend que Geneviève est enceinte de son premier enfant.
Tournée intégralement en noir et blanc, Le sel des larmes reste particulier, ce qui ne lui retire en rien un certain charme. C’est probablement l’effet recherché par le réalisateur pour dramatiser davantage l’intrigue. Luc n’a pas tellement l’attitude (voire le physique) du séducteur mais il aime les femmes ou plutôt l’amour et de la représentation qu’il en fait. Cette représentation, c’est à travers Djemila, Geneviève ou encore Betsy qu’il la fait. Luc n’est pas un séducteur mais il est plutôt à l’aise, niveau conquête. Luc n’est pas un séducteur mais rapidement, il se lasse rapidement, ne sait pas ce qu’il veut. Il est avec Geneviève mais préfère fuir ses responsabilités lorsqu’elle lui annonce qu’il va être papa, tout comme il a fui ses responsabilités lorsque Djemila commençait à s’attacher à lui. Il n’est pas satisfait et se dit que l’amour ce n’est pas cela. Luc n’est pas un manipulateur mais il est quelque fois cynique et calculateur dans son attitude. Non pas qu’il n’a aucun respect pour les femmes avec qui il a eu une aventure mais il pense qu’aucune n’est à sa hauteur et à la définition qu’il se fait de l’amour. Ambivalent, il agit égoïstement et fait du mal à celles qui l’aiment.
C’est auprès de son père qu’il trouve une certaine stabilité. Ébéniste, c’est un homme simple mais fier de son gamin lorsqu’il est reçu à l’école Boulle. Toutefois, là encore, Luc n’est pas satisfait. Il en veut plus et considère qu’il n’est pas à la hauteur. Ce qui explique sans doute une certaine nonchalance de sa part également.
Malgré un rythme lent – mais non rébarbatif toutefois – Le sel des larmes se défend assez bien et raconte l’histoire d’un homme finalement assez instable, confondant l’amour et la vision qu’il en fait, ce qu’il ne peut que le conduire à une déception certaine. Un peu tiré par les cheveux mais c’est la seule conclusion potable que j’ai trouvé ! 😉
Le sel des larmes
Un film de : Philippe Garrel
Pays : France
Avec : Logann Antuofermo, Oulaya Amamra, André Wilms, Louise Chevillotte, Souheila Yacoub…
Genre : Romance, Drame
Durée : 1h41
Sortie : le 14 juillet
Note : 13/20