La Bonne épouse : quand la (future) ménagère de moins de 50 ans se rebiffe

la-bonne-epouse-affiche-310x422A l’heure où on revendique de façon plus concrète, l’égalité femmes/hommes, certains épisodes de notre histoire récente nous rappellent que nous venons de loin et que certaines choses qui nous paraissent superflues et impensables aujourd’hui, avaient tout simplement cours il y a quelques années sans que personne ne moufte… ou presque.

Nous sommes en 1967 dans la montagne alsacienne. Paulette Van Der Beck est à la tête d’une école ménagère, épaulant son mari Robert. Comme son nom l’indique, cet établissement a pour mission de former les futures jeunes filles à devenir des épouses dévouées à leur mari et au foyer. Apprentissage de la cuisine, des tâches ménagères, règles de savoir-vivre… tout est bon pour enseigner à chez futures mesdames le bon comportement de la future maitresse de maison, une femme soumise et de bonne tenue bien évidemment. Aidée de sœur Marie-Thérèse et de Gilberte, sa belle-sœur, l’institution est de bonne réputation. Cette harmonie se brise lorsque Robert meurt subitement. Le malheur s’abat subitement sur la maison d’autant que Paulette découvre que son défunt mari avait d’importantes dettes de jeu, laissant l’école dans une situation financière exsangue. C’est alors que Paulette rencontre André Grunvald, le directeur de la banque, qui n’est autre que… son ancien grand amour que la guerre a séparé. Paulette peine à résister d’autant que durant le même temps, une autre révolution se prépare, celle de mai 1968. Une révolution à laquelle les jeunes filles du pensionnat ne vont pas tarder à prendre part.

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Les écoles ménagères. Cela ne vous dit rien et heureusement d’ailleurs tant le lieu serait tout simplement incongru de nos jours. Comme expliqué précédemment, ces institutions avaient pour but de former les pensionnaires à devenir de magnifiques fées du logis. C’est fort de son expérience que Paulette enseigne son savoir à ses élèves, des filles issus de différents milieux sociaux (même si la plupart viennent de milieux populaires) à qui on ne prête pas trop d’ambition. Paulette est une femme sérieuse qui voit sa vie remise en cause avec la mort de son mari. Paulette ne revoit pas (par un concours de circonstances) uniquement André, c’est l’occasion pour elle de s’affirmer enfin comme femme, avec ses envies et ses désirs, ce qui passe par de nouveaux symboles.

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Les pensionnaires de l’école l’ont bien compris ! Nées quelques années après la guerre, elles ont 17 ans lorsque la loi Neuwirth est adoptée. Pour elles, être une bonne épouse ne veut en aucun cas dire être la boniche de monsieur et des enfants, elles veulent disposer de leurs corps et surtout être avec celui (ou celle) qu’elles aiment. Elles veulent être libres, profiter de leur jeunesse et le feront vite savoir. En un mot, elles se préparent sans le savoir à mai 1968 !

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Drôle et caustique, La Bonne épouse est une comédie divertissante mais pas seulement. Le long-métrage se veut féministe et fait un clin d’œil malicieux à notre époque. Comme quoi, cela valait vraiment le coup d’attendre ! 😉

La Bonne épouse

Un film de : Martin Provost

Pays : France

Avec : Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky, Edouard Baer, François Berléand, Marie Zabukovec, Anamaria Vartolomei, Armelle, Stéphane Bissot…

Genre : Comédie

Durée : 1h50

Sortie initiale : le 11 mars

Nouvelle sortie : le 22 juin

Note : 16/20

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