La réouverture des salles de ciné étant effective depuis ce lundi 22 juin, c’est avec un réel plaisir que j’ai réinvesti mon lieu de prédilection, après trois mois de séparation forcée. Si le COVID19 est encore (et bien) présent dans les esprits, tout a été mis en œuvre pour faire du cinéma, une expérience agréable et ludique. C’est dans ce contexte que j’ai enfin pu découvrir le biopic consacré au Général De Gaulle, sorti une dizaine de jours avant le confinement et qui revient pour une seconde session, après un bon démarrage en mars dernier.
Nous sommes en mai 1940. La France s’engage aux côtés des Britanniques dans un nouveau conflit face à l’Allemagne. La guerre se déroule et s’intensifie, tournant à l’avantage de l’armée allemande. La situation est tendue et la Wehrmacht se rapproche de Paris, obligeant le gouvernement Reynaud à fuir vers Bordeaux, malgré une ultime tentative pour poursuivre la guerre. C’est dans ce contexte qu’un militaire, Charles de Gaulle, est nommé sous-secrétaire d’Etat et promu général à titre provisoire. De Gaulle est en persuadé, il faut poursuivre la guerre, seul moyen d’infléchir le cours de l’Histoire. Malgré sa détermination, il parait vite en minorité notamment face au Maréchal Pétain. Le 17 juin, une fois la démission du gouvernement acté, De Gaulle s’envole pour Londres dans l’espoir de lancer un appel à la résistance face à Hitler. Le soutien sans faille d’Yvonne, son épouse, et de sa famille en sera son moteur.
Comment un simple officier, colonel de son état, se transforme en leader de la France libre face au futur régime de Vichy (mais pas seulement) ? C’est tout l’axe du film de Gabriel Le Bomin. Ce n’est pas la première fois qu’on évoque le Général sur grand comme sur petit écran mais c’est sans doute la première fois, qu’on évoque l’homme. Un homme qui ne peut supporter la déchéance de l’armée française mais aussi de son pays, impuissants face à l’irrésistible accession de la Wehrmacht. Face à la menace qui se concrétise, la logique voudrait que le jeune général opte pour la voie de la négociation avec l’Allemagne, à l’instar du maréchal Pétain, ce qu’il refuse catégoriquement.
Cette conviction ne s’explique pas uniquement par la situation géopolitique, elle trouve sa source dans la relation qu’il entretient avec sa famille et en particulier, Yvonne, son épouse. Femme discrète, incarnée avec justesse par Isabelle Carré, Yvonne c’est sa force, sa raison d’y croire et surtout de se battre. Cette force, il a puise aussi chez Anne, sa fille, atteinte de trisomie 21. C’est pour elles que De Gaulle ne renonce pas et c’est pour elle qu’il a décidé de résister.
Portrait intime du général, De Gaulle n’est pas seulement un biopic, c’est surtout un portrait intime d’un homme face à l’Histoire avec sa détermination mais aussi ses doutes voire ses inquiétudes. Une façon de dire que face à l’épreuve, il n’est pas tout à fait seul.
De Gaulle
Un film de : Gabriel Le Bomin
Pays : France
Avec : Lambert Wilson, Isabelle Carré, Olivier Gourmet, Catherine Mouchet, Pierre Hancisse, Laurent Stocker…
Genre : Biopic, Guerre, Historique
Durée : 1h49
Sortie initiale : le 4 mars
Nouvelle sortie : le 22 juin
Note : 15/20