COVID-19 oblige, l’actualité cinématographique a connu bon nombre de rebondissements et de déconvenues, à l’instar du Festival de Cannes qui n’aura pas lieu cette année. Malgré tout, d’autres manifestations ont souhaité se maintenir sous un tout autre format à l’instar du Champs Elysées Film Festival qui pour cette année, a adopté un format en ligne, 100% gratuit. Jusqu’au 16 juin en effet, les spectateurs pourront découvrir une sélection de courts et longs-métrages indépendants français et américains depuis leur ordinateur, leur tablette ou smartphone, notamment Jumbo. Le film de Zoé Wittock a fait l’ouverture en avant-première, hier soir.
Initialement prévu le 18 mars dernier, il sortira finalement le 1er juillet, toujours sur grand écran.
Noémie Merlant continue son petit bonhomme de chemin. Après Portrait de la Jeune fille en feu l’année dernière et avant A good man, le prochain film de Marie-Castille Mention-Schaar, estampillé Cannes 2020, la Nantaise revient avec une histoire aussi touchante qu’improbable, surtout improbable.
Nous sommes quelque part en France. Jeanne, une femme d’une vingtaine d’années, travaille comme gardienne de nuit dans un parc d’attraction. C’est une personne timide et introvertie, à l’inverse de sa mère, Margarette, femme chaleureuse mais assez envahissante et qui parle de sexe comme on parlerait chiffon. Si cette dernière est plutôt à l’aise avec les hommes, ce n’est pas tellement le cas de sa fille. Jeanne est, en effet, secrète et en retrait. Malgré l’implication de sa mère qui joue les entremetteuses, rien n’y fait ! C’est dans ce contexte qu’un soir, elle découvre un manège. Jeanne qui apprécie particulièrement les attractions mécaniques, se prend d’affection pour la machine qu’elle baptise « Jumbo ». Au point de développer des sentiments profonds et (surtout) sincères.
Jumbo s’inspire d’une incroyable et curieuse histoire vraie, celle d’une femme qui est tombée éperdument amoureuse de la Tour Eiffel. Dit comme cela, vous vous dites légitimement si cette personne était vraiment saine et d’esprit ou n’avait tout simplement un peu trop forcé sur la boisson ou autres substances illicites. Cependant, une fois l’étonnement et les appréhensions passées, le spectateur découvre une histoire touchante, celle d’une femme qui développe des sentiments amoureux profonds et incompréhensibles pour le commun des mortels. Jeanne, qui vit dans l’ombre de sa mère, malgré leur relation fusionnelle, peine à trouver sa place. Avec Jumbo, c’est tout le contraire. Employée modèle prenant particulièrement soin des machines, elle considère Jumbo comme ayant une âme. Elle lui parle, elle est sensuelle avec lui, elle rêve de lui… bref, elle en est amoureuse.
Un amour quasi-secret que sa mère a du mal à concevoir et encore moins à accepter, ce qui est logique en soi. Margarette ne comprend tout simplement pas et craint que sa fille soit tout simplement folle. Pour Jeanne, tout le défi sera de montrer que non seulement elle a toute sa tête mais qu’elle est tout simplement heureuse et épanouie, c’est tout ce qui compte !
Avec une Noémie Merlant remarquable et une Emmanuelle Bercot touchante dans le rôle d’une mère dépassée par les évènements, Jumbo se distingue par son côté fantastique et son histoire improbable. Vu les difficultés que j’ai eu à me connecter pour visionner le film depuis mon Mac (trop de monde se connectant en même temps, ce qui a affolé les serveurs), on peut se dire que c’est finalement de bon augure pour la suite !
Jumbo
Un film de : Zoé Wittock
Pays : Belgique
Avec : Noémie Merlant, Emmanuelle Bercot, Bastien Bouillon, Sam Louwyck, William Abello, Tracy Dossou, Jonathan Bartholmé…
Genre : Drame
Durée : 1h33
Sortie : le 1er juillet
Note : 16/20