Forte : une (seule) barre de rire

[AVERTISSEMENT]

Forte devait sortir le 18 mars dernier. Cependant – et vous devez aisément vous en douter – le COVID19 est passé par là et le gouvernement a imposé la fermeture des salles de cinéma jusqu’à nouvel ordre. Après réflexion, la production et la réalisatrice du film ont décidé de rendre disponible le film sur Amazon Prime en exclusivité, ce qui est effectif depuis le 15 avril dernier. Exceptionnellement, et puisque j’avais vu le film en avant-première, au mois de février dernier, j’ai quand même décidé de vous faire la critique de ce long-métrage qui reste regardable. Sans compter que vous pourrez toujours profiter de la période d’essai pour découvrir Forte si vous n’êtes pas abonné et que vous souhaitez vraiment voir Valérie Lemercier et Melha Bedia ! 😉

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Melha Bedia continue son bonhomme de chemin depuis A toute épreuve et quelques films par la suite, notamment l’ovni et finalement décevant Hibou réalisé par son grand frère, Ramzy. Après quelques stand-up, la jeune femme hors-normes décroche son premier rôle principal où elle incarne Nour, une femme pas si éloignée d’elle.

Nour a une vingtaine d’années et c’est une fille un peu forte en gueule. Non pas qu’elle soit vulgaire mais quand même… la féminité et elle ça fait deux. C’est du moins ce que ses deux meilleurs amis lui font comprendre et qui expliquerait selon eux, le fait qu’elle n’ait pas trop la côte auprès des mecs, d’autant qu’avec 20 kilos en trop… Même si elle s’accepte comme elle est, elle est bien déterminée à séduire, ce qui tombe bien puisqu’elle vient de se faire larguer. C’est une discussion avec Sissi, une cliente de la salle de sport dans laquelle elle travaille qui va la mettre sur la voie. Et si elle se mettait à la pôle-dance ? Toutefois, ce qu’elle voyait comme un jeu devient très vite un défi, avec un objectif : avoir confiance en elle.

Nour n’a pas tellement le physique facile ! Ok, la référence est facile et je risque d’avoir les féministes sur le dos mais aucune moquerie de ma part, bien au contraire ! Il faut dire que la jeune femme ne cherche pas à se montrer particulièrement coquette et cela se voit. Baggy, sneakers, bonnet sur la tête… Nour est un véritable garçon manqué, et donne l’apparence d’un bonhomme des cités, ce qui n’est pas trop top lorsqu’on veut séduire et être séduite. Aussi, lorsqu’elle découvre la pole-dance, c’est un véritable choc des cultures : des filles fines, gracieuses et sexy… autant dire qu’elle n’a trop la tête de l’emploi.

Qu’à cela ne tienne pour Sissi, sa prof qui croit en son potentiel. Pour elle, Nour manque de confiance en elle et la pole-dance pourrait être le moyen de révéler une facette inconnue de sa personnalité. Une manière aussi de s’affirmer davantage par rapport à ses amis mais aussi sa mère qui a tendance à la considérer encore comme sa petite fille.

Si sur le papier, Forte promet un bon moment, le film n’échappe cependant pas à de nombreux clichés et autres poncifs. Côté distribution, on retrouve une Alison Wheeler qui incarne une meilleure amie un peu paumée, un Bastien Ughetto qui joue un garçon qui s’interroge sur son identité et sa préférence sexuels, une Valérie Lemercier pas mal rentre dedans et un Jonathan Cohen en gérant de la salle de sport, véritable coup de cœur de Nour mais un peu imbu de sa personne.

En clair, Forte évite difficilement la caricature sans pour autant être un naufrage complet, ce qui est sans doute une marque d’indulgence, vu certaines critiques assassines. Film pas folichon donc mais qui pourra vous tout à fait vous convenir en ces temps de confinement, si vous avez besoin de tuer l’ennui, ce qui peut s’avérer bien utile actuellement.

Forte

Un film de : Katia Lewkowicz

Pays : France

Avec : Melha Bedia, Valérie Lemercier, Alison Wheeler, Bastien Ughetto, Jonathan Cohen, Ramzy, Nanou Garcia, Oussama Kheddam…

Genre : Comédie

Durée : 1h35

Sortie : le 15 avril (en exclusivité sur Amazon Prime Video)

Note : 8/20