J’aime bien découvrir des films venus d’ailleurs, surtout lorsque je ne connais absolument pas l’auteur et/ou les les acteurs.
C’est le cas avec La communion que j’ai découvert par hasard en me promenant dans Paris, dans les dédales du métro parisien. L’occasion pour moi de retrouver la Pologne, un pays pour lequel j’ai une affection particulière, notamment pour y avoir vécu, il y a quelques années.
La communion raconte l’histoire de Daniel. Il a vingt ans et il est en prison pour fait de crime. C’est un homme tourmenté et perdu, du moins en apparence. En apparence, car au fond de lui, il a la foi. Il se sent investi par Dieu et souhaite, dans la logique des choses, devenir séminariste en vue d’être prêtre. Malgré sa volonté manifeste, et en raison d’un casier judiciaire particulièrement fourni, les éducateurs de son centre fermé l’envoient dans un village à l’autre bout du pays pour intégrer un atelier de menuiserie. Un concours de circonstances l’amènera à se faire finalement passer pour l’aumônier de la petite bourgade. Daniel, être charismatique, s’impose de plus en plus dans la communauté au moment où celle-ci peine à se remettre d’un drame qui a touché de plein fouet sa jeunesse.
Daniel est un homme, comme je l’écrivais plus tôt, tourmenté, suite à un crime qu’il a commis. Aussi, la religion, c’est un peu sa bouée de sauvetage mais surtout le moyen pour lui d’être quelqu’un, du moins aspirer à devenir quelqu’un. Aussi, c’est logiquement qu’il veut devenir prêtre, une façon pour lui de canaliser son énergie. L’arrivée dans ce village au cœur de la Pologne changera la donne. Daniel profitera de la confiance du prêtre et d’un « heureux » concours de circonstances pour prendre sa place et montrer l’étendue de son charisme. Ses méthodes bousculent, parfois elles dérangent mais Daniel n’en a que cure. Sa force de persuasion et sa capacité à attirer les foules mais aussi son statut – dans une Pologne connue pour être une terre très pieuse, le prêtre occupe une place et joue un rôle particulièrement important – font de lui, un homme particulièrement apprécié auprès des jeunes de la commune, notamment d’Eliza. Face à des aînés qui restent méfiants et un maire qui voit d’un mauvais œil l’influence de Daniel, ce dernier se sent utile et surtout reconnu. L’illusion est parfaite. Pourra-t-elle le rester ?
En dépit d’un rythme assez lent rendant le film monotone à certains moments – ce qui n’est guère surprenant en soi en réalité, vu le thème abordé, La communion a rencontré un franc succès en Pologne avec plus d’1,3 million d’entrées. Le long-métrage n’en reste pas moins percutant sans doute, en raison de la prestation de Bartosz Bielenia, qui incarne Daniel, cet homme tourmenté, en quête de rédemption.
La communion (Boze Cialo)
Un film de : Jan Komasa
Pays : Pologne
Avec : Bartosz Bielenia, Eliza Rycembel, Aleksandra Konieczna, Tomasz Zietek, Leszek Lichota…
Genre : Drame
Durée : 1h55
Sortie : le 4 mars
Note : 14/20