Clint Eastwood est une légende du cinéma, bien que controversé pour ses opinions et penchants politiques assez (voire très) marquées à droite, ce qui se voit (souvent) dans ses films, notamment American Sniper sorti il y a désormais cinq ans.
Toujours est-il que le cinéaste – encore acteur – aime bien parler des gens ordinaires, les véritables héros de l’Amérique, selon lui. Richard Jewell ne fait pas exception, même s’il a fallu qu’il passe par la case « Enfer » pour qu’il soit reconnu comme tel.
Nous sommes le 27 juillet 1996. Atlanta est en joie et pour cause ! La capitale de l’état de Géorgie, siège de CNN et de Coca-Cola, accueille les Jeux olympiques, les Jeux du Centenaire. En marge des compétitions qui se déroulent dans l’ensemble de la ville, des festivités ont lieux dans le Centennial Olympic Park. Richard Jewell est un agent de sécurité. L’homme de 33 ans est de service, le soir du 27 juillet. Celui qui rêve d’être policier découvre un sac abandonné sous un banc. Malgré l’explosion de la bombe, il est parvenu à donner l’alerte à temps, sauvant un maximum de personnes. Rapidement porté en héros, Richard est peu à peu suspecté d’être à l’origine de l’attentat. S’en suit une progressive et douloureuse descente aux Enfers pour un homme qui n’avait rien demandé.
Le cas Richard Jewell a pour cadre un évènement majeur des Jeux du Centenaire, l’attentat terroriste du Centennial Park qui a causé la mort de deux personnes et une centaine de blessés. Dans un contexte marqué par l’attentat meurtrier d’Oklahoma City d’octobre 1995, les autorités américaines veulent et doivent frapper fort, il en va de leur crédibilité. Partant d’une simple déduction, Richard Jewell semble être à leurs yeux, le suspect idéal. Il est vu, en raison de son apparence peu avantageuse, un homme frustré, sans envergure et qui a exprimé sa rancœur en commettant un acte passible de la peine de mort. Il faut dire que l’intéressé lui-même ne « manque » aucune chausse-trappe ! Bien que volontaire et persuadé qu’il est utile à la société, il est souvent pris de haut par les autres qui ne le considèrent et pour ne rien « arranger », ce célibataire vit toujours avec sa mère ! Autant d’éléments suffisants pour faire de Richard Jewell numéro un, bien « aidé » par une presse qui ne cesse de s’acharner, la même qu’il l’avait porté en héros, au lendemain de l’attentat !
Portant à l’écran Paul Walter Hauser mais aussi Sam Rockwell (également génial dans Vice, sorti il y a – déjà ! – un an), Le cas Richard Jewell porte un regard assez acerbe non pas sur l’intéressé mais bien sur le monde des média et son extraordinaire capacité à faire de la vie de quelqu’un un enfer, en partant d’une simple hypothèse. Une façon pour Clint Eastwood de rendre hommage à ce qu’il considère comme des héros ordinaires car des gens ordinaires justement.
Le cas Richard Jewell (Richard Jewell)
Un film de : Clint Eastwood
Pays : Etats-Unis
Avec : Paul Walter Hauser, Sam Rockwell, Kathy Bates, Jon Hamm, Olivia Wilde…
Genre : Drame
Durée : 2h11
Sortie : le 19 février
Note : 15/20
Un avis sur “Le cas Richard Jewell : le héros accusé”