Avec une programmation très dense, cette semaine – pas moins de douze films proposés par le réseau UGC – et une vie pro comme perso bien remplie, il est tout simplement illusoire de se faire l’ensemble des longs-métrages actuellement à l’affiche. Aussi, il a fallu faire des choix, ce qui est assez frustrant lorsqu’on est un fan de ciné comme moi.
Dès lors, après avoir hésité entre Jojo Rabbit et Les Traducteurs, mon choix s’est finalement reporté sur le dernier film d’Olivier Assayas qui revient sur une histoire aussi rocambolesque que méconnue. Nous sommes au début des années 1990. René Gonzalez est un instructeur de vol cubain qui a décidé de fuir le régime castriste. Une décision difficile puisqu’il abandonne sa femme et sa fille. Direction la Floride et Miami où il profite de sa double-nationalité (il est en effet né à Chicago) pour rester aux Etats-Unis. Là-bas, il se rapproche de la communauté cubaine dont ses membres sont des opposants résolus à Fidel Castro. René est plus tard rejoint par Elias. Tous deux s’intègrent auprès des Américano-Cubains et participent à des opérations militaires menés contre Cuba sans éveiller le moindre soupçon. Et pour cause ! René et Elias sont des agents doubles envoyés par le régime castriste afin d’infiltrer les réseaux anti-communistes qui mènent des attentats. D’autres agents se rendent par la suite en Floride, formant ainsi un réseau de premier ordre.
Olivier Assayas met une autre touche latino-américaine dans sa filmographie, dix ans après Le Prix du Chacal, la version ciné de Carlos, la mini-série consacrée au terroriste Illich Ramirez Sanchez. Après le Venezuela, direction Cuba et une histoire d’espionnage pour le moins détonnant. La chute de l’URSS marque l’opportunité pour les opposants au régime de Fidel Castro de faire chuter ce dernier. D’ailleurs, les exils en masses de Cubains qui échouent en Floride est une justification supplémentaire. C’est de là que s’organise la résistance menée par la communauté cubaine.
Dans un contexte géopolitique assez tendu entre Cuba et les Etats-Unis, René, Elias, Gerardo et les autres agents cubains infiltrés agissent comme des militants. Des militants à la cause castriste pour laquelle, il convient de débusquer les antipatriotes. Chacun est dans son rôle, ce qui rend l’illusion parfaite. Ces agents mènent une sorte de guerre, insidieuse en minant de l’intérieur la Fédération Nationale des Cubains Américains (FNCA), cette organisation considérée comme terroriste par Castro, au nez et à la barbe des Etats-Unis qui ne se doutent de rien.
Avec une distribution de premier ordre (Penelope Cruz, Gael Garcia Bernal, Edgar Ramirez, Ana de Armas…), Cuban Network est un véritable poker-menteur où les héros sont des traîtres (et inversement) sans oublier une Guerre froide qui joue les prolongations et dans laquelle chacun avance ses pions.
Cuban Network
Un film de : Olivier Assayas
Pays : France
Avec : Penélope Cruz, Edgar Ramírez, Gael García Bernal, Wagner Moura, Ana de Armas…
Genre : Espionnage, Thriller
Durée : 2h08
Sortie : le 29 janvier
Note : 15/20
J’y suis allée hier et j’ai beaucoup aimé ! Bien que je ne sois pas forcément en accord avec le régime cubain, on s’attache beaucoup à ces personnages et on comprend qu’ils veulent seulement protéger les leurs, ce ne sont pas eux les terroristes…
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