Lorsqu’on est fraichement diplômé, c’est tout naturellement qu’on pense à la suite, à savoir sa vie professionnelle. Sans se douter qu’un imprévu arrive et vienne, par définition, tout bouleverser. La question est de savoir si on prêt à tout quitter et notamment un certain confort, surtout lorsqu’on n’a que 24/25 ans ?
C’est ce qui arrive à Alexandra. Jeune diplômée de la prestigieuse école nationale d’Alfort (l’équivalent de Sciences Po Paris pour les vétos), elle est promise à un grand avenir dans la recherche. D’ailleurs, un poste l’attend dans un laboratoire où elle étudiera l’évolution des pandémies, type grippe aviaire. C’est sans se douter que dans le même temps, Michel, son oncle, s’apprête à quitter son cabinet de vétérinaire, situé en plein cœur du Morvan, une décision que Nico, son associé, accueille avec inquiétude. En effet, ils sont les derniers vétos du coin et leur présence est indispensable en milieu rural. Cette perspective ne semble pas effrayer Michel qui assure avoir trouvé la relève. Une relève qui s’appelle Alexandra… et qui ne semble pas tellement au courant du tour de passe de son oncle. Mise devant le fait accompli, la jeune femme retourne dans le village de son enfance pour prêter main forte à Nico. Ce dernier arrivera-t-il à la faire rester ?
Débuter sa carrière dans un territoire isolé, loin de la ville et des facilités. C’est ce qui attend Alexandra qui s’imaginait tout sauf à revenir (par la force des choses) dans son village, elle qui rêve plutôt de rejoindre la Californie et ses laboratoires réputés. Paris n’est d’ailleurs que la première étape d’un objectif qu’elle espère atteindre. Aussi, lorsqu’elle remplace son oncle pour ses consultations vétérinaires, on ne peut pas tellement dire qu’elle y est le cœur à l’ouvrage ! Non pas qu’elle saborde son travail mais fait tout pour se rendre désagréable. D’ailleurs, les rapports avec les habitants du village sont difficiles : c’est une femme qui fait un métier d’homme, elle est jeune, un peu sure d’elle, ne fait pas trop dans la dentelle et la diplomatie et surtout fait sa Parisienne, l’insulte suprême pour bien signifier qu’elle n’est plus du coin.
Toutes les conditions sont réunies pour que la jeune femme prenne ses cliques et ses claques dès que possible. Mais ce retour aux sources est l’occasion pour Alexandra de renouer avec sa région mais aussi se remettre en question. La jeune femme est, certes, brute de décoffrage, mais elle a de la ressource et elle est déterminée. Un caractère détonnant qui fera des étincelles mais qui, au bout du compte, pourrait s’avérer utile pour la vie du village.
Mené par la suisse Noémie Schmidt, qui s’installe peu à peu dans le cinéma hexagonal, Les Vétos met en lumière un métier indispensable en territoire rural et qui peine de plus en plus à faire rêver les jeunes diplômés, plus intéressés par la ville, bien plus rémunératrice. Avec un bon rythme, le film nous fait passer un moment agréable.
Les Vétos
Un film de : Julie Manoukian
Pays : France
Avec : Noémie Schmidt, Clovis Cornillac, Carole Franck, Matthieu Sampeur, Juliane Lepoureau, Lilou Fogli…
Genre : Comédie, Drame
Durée : 1h32
Sortie : le 1er janvier
Note : 14/20