Michel Denisot. Pour les plus de 30 ans comme toi, ce monsieur est une référence, un emblème des années Canal, cette télévision impertinente, irrévérencieuse et souvent culottée. Il représente aussi une période où la guerre entre les grandes chaines de télévision faisait rage, le plus souvent symbolisé par la grand-messe du 20 heures et son présentateur vedette.
Cédric de Saint-Guérande est le pur produit de cette guerre des chaînes. Depuis le 11 septembre 2001, il présente le journal du soir de LGC – La Grande Chaine –, leader sur le marché. 40% de part d’audience tous les soirs et un succès immédiat. CSG est une star, un homme puissant, bref intouchable. Un statut qu’apprécie très peu Julien Demaistre, le nouveau PDG de LGC qui souhaite rajeunir la ligne éditoriale et l’image de la chaine. Entre CSG et son nouveau patron, l’affrontement est ouvert et tous les coups sont permis pour prendre définitivement le dessus.
Le 11 septembre 2001. Une date qui ne doit rien au hasard pour CSG qui, outre le fait qu’il soit né un 11 septembre (à 20 heures très précisément), profite du chaos ambiant dans la rédaction de LGC provoqué les attentats de New-York pour chiper la place du présentateur vedette de l’époque, injoignable car occupé à faire des galipettes. Sa carrière est lancée et CSG devient le présentateur tendance, celui qui est dans l’air du temps, l’ami des people, des sportifs et des politiques, très apprécié de la ménagère de moins de 50 ans. Il a de l’argent, la notoriété et tout ce qui va avec mais cette soif de puissance et de pouvoir lui jouera des tours notamment face à Julien Demaistre. CSG devient l’homme à abattre, mais ce dernier a plus d’un tour dans son sac.
Pour son premier film, Michel Denisot, l’animateur mythique du Grand Journal sur Canal Plus, décrit un univers assez cruel et impitoyable, celui du PAF pour Paysage Audiovisuel Français dans lequel, LGC fait furieusement penser à TF1, la grande chaine privée de notre hexagone. Pour être honnête, je craignais un long-métrage caricatural et bourré de clichés, porté par un Franck Dubosc abonné aux rôles plus ou moins beaufs – il faut dire que All Inclusive nous avait fait perdre 1h30 de notre existence à ma femme et moi – mais à ma grande surprise, ce dernier s’est montré plus que convaincant en journaliste star, imbu de sa personne et toute puissante. C’est justement ce trait de caractère qui va lui causer bon nombre de soucis.
Avec une durée correcte (1 heure 23 au compteur) et une distribution alléchante, Toute ressemblance… n’est finalement pas si caricatural et nous interroge sur notre rapport aux médias. Michel Denisot – bien aidé par son réseau – se paie même le luxe d’inviter des journalistes emblématiques du PAF dans son film, histoire qu’ils fassent quelques caméos !
Et non ! CSG, ce n’est pas la caricature de PPDA (quoique…)
Toute ressemblance…
Un film de : Michel Denisot
Pays : France
Avec : Franck Dubosc, Jérôme Commandeur, Caterina Murino, Sylvie Testud, Denis Podalydès, Marilyne Canto, Jeanne Bournaud, Grégoire Bonnet…
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h23
Sortie : le 27 novembre
Note : 14/20