Quand on est élève moyen, voire très très moyen, on a tendance à faire preuve d’imagination pour embrouiller ses parents surtout s’ils sont du genre stricts, voire très stricts.
Abou est expert en la matière. Le collège, ce n’est pas tellement son truc et il est abonné aux notes très basses. Les 3 en anglais, les 2 en SVT ou encore les 5 en histoire-géo, il connait. Pour faire illusion, il n’hésite pas à trafiquer ses bulletins scolaires, faisant ainsi croire à son père qu’il est un crack à l’école. L’illusion est parfaite et Abou fait la fierté de son paternel jusqu’au jour où ce dernier est invité à une réunion parents-professeurs. Sur le point d’être démasqué, Abou a cependant plus d’un tour dans son sac et met au point la plus grosse magouille qu’il ait imaginé jusqu’ici : organiser une rencontre entre son père et… de faux professeurs, le jour de la vraie réunion durant laquelle, ses vrais professeurs rencontreront… son faux père. Un jeu d’enfant pour Abou. Sauf qu’il est loin d’imaginer ce qui l’attend par la suite.
Ado facétieux, qui n’en est à une magouille près, Abou n’aime pas trop l’école, ce qui est dommage car c’est en réalité un garçon bourré de potentiel, comme l’estime sa prof principale, une femme pourtant désabusée par son métier et le manque de moyens. C’est d’ailleurs un sujet récurrent lorsqu’une comédie aborde la question de l’éducation, notamment dans les quartiers. Le collège d’Abou est littéralement en ruines et les profs semblent désabusés, Mme Martin en tête. Mais qu’importe pour l’Education nationale en réalité, plus préoccupée à promouvoir un énième programme expérimental, plutôt que de traiter des vrais problèmes, à savoir l’égalité des chances. Sujet récurrent je vous dis !
D’autant que cette problématique est centrale dans la relation qu’à la famille d’Abou avec l’école et en particulier son père. Konan Keita – surnommé « Konan le barbare » – est un homme qui est sévère dans l’éducation de ses enfants mais c’est pour la bonne cause ! Ouvrier dans le bâtiment, il rêve d’un meilleur avenir pour ses enfants et ce meilleur avenir passe par la réussite et notamment scolaire. L’école est un levier pour permettre à Abou et à ses frères d’être mieux armés dans la vie, lui qui n’a pas eu cette chance. Konan Keita, incarné par un (toujours) hilarant Pierre Nzonzi, c’est ces parents d’origine africaine, qui sont venus en France dans l’espoir d’une vie meilleure et qui n’a pas eu l’opportunité d’apprendre. Comme un souhait, une prière, ils reportent tous leurs espoirs sur leur progéniture et sur l’école. Abou, le roi de l’embrouille, finit par en prendre conscience, lui qui malgré ses mythos ne veut pas décevoir ses parents.
Film agréable et hilarant mais sans être exceptionnel, Premier de la classe n’a rien inventé dans le sens où son réalisateur traite de thèmes bien connus. Pour le reste, le long-métrage respecte le cahier des charges, à savoir nous faire rire. Ce qui est (amplement) suffisant.
Premier de la classe
Un film de : Stéphane Ben Lahcene
Pays : Royaume-Uni
Avec : Mutamba Kalonji, Pascal NZonzi, Michèle Laroque, Fatsah Bouyahmed, Issa Doumbia, Nicole Ferroni, Thomas VDB…
Genre : Comédie
Durée : 1h22
Sortie : le 10 juillet
Note : 13/20