Une cérémonie pleine d’ennui (et de surprises) !

Du7OtrUWoAARxp_Ce vendredi s’est déroulée la traditionnelle cérémonie des César pilotée cette fois-ci par Kad Mérad en maitre de cérémonies et présidée par la franco-britannique Kristin Scott-Thomas.

Cinq minutes. Cinq minutes où la cérémonie a eu un grain de folie, un certain intérêt avec l’entrée de l’acteur principal de Bienvenue chez les Ch’tis déguisé en Freddie Mercury et avec sa libre interprétation de Bohemian Rhapsody, de We will rock you et We are the champions sous un regard d’un Robert Redford (à qui un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière a été remis) assez interrogatif. De quoi espérer une soirée bien divertissante, un espoir bien vite retombé.

En effet, Kad Mérad a brillé par son côté effacé et détaché comme si il s’était contenté de passer les plats, ni plus ni moins. Se présentant comme un maitre de cérémonies « cool », selon ses propres termes, et enchaînant les vannes très plates, il a rendu une prestation assez terne et sans relief, ce qui s’est ressenti clairement sur l’audience. Bien dommage d’autant que j’avais plutôt bien accueilli le choix de Kad Mérad comme maitre de cérémonie, signe que cette grande soirée du cinéma français est encore à quelques années lumières du faste, des strasses et des paillettes des Oscars et l’Académie renoue avec les mauvaises habitudes.

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Kenza Fortas, lauréate du meilleur espoir féminin pour Shéhérazade

Côté palmarès, la 44ème édition a réservé son lot de surprises même si certaines récompenses étaient attendues. Ainsi, Shéhérazade s’est distingué s’adjugeant trois trophées dont celui du meilleur espoir féminin pour Kenza Fortas, celui du meilleur espoir masculin pour Dylan Robert et celui du meilleur premier film pour son réalisateur Jean-Bernard Marlin. Une entrée en force de la nouvelle génération qui ne manquera pas d’être remarquée et qui me fait encore plus regretter d’avoir raté ce film à sa sortie, en automne dernier.

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Léa Drucker, César de la meilleure actrice pour « Jusqu’à la garde »

Jusqu’à la garde s’en sort également pas mal, voire bien avec quatre César dont celui de la meilleure actrice pour Léa Drucker et du meilleur film faisant du long-métrage de Xavier Legrand, l’un des grands gagnants (sinon le grand gagnant) de la cérémonie de vendredi soir. L’occasion pour l’équipe du film de rappeler la dure réalité de la violence conjugale et de ceux qui en souffrent principalement. Si certains, dans la planète cinéphile, se sont étonnés du choix de l’Académie (voire offusqués), cette distinction ne semble logique tant le film est poignant, sec et sans concession sur un phénomène toujours aussi destructeur.

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Andréa Bescond et Eric Méteyer qui obtiennent deux César pour les Chatouilles

Enfin, si d’autres productions ont été remarquées – je pense notamment aux Chatouilles qui est reparti avec deux César dont celui de la meilleure adaptation pour sa réalisatrice Andréa Bescond et celui de la meilleure actrice pour un second rôle pour Karin Viard – et que des acteurs ont été justement récompensés – tel Alex Lutz, César du meilleur acteur pour Guy – certains favoris ont pris une sacrée douche froide, faisant d’eux les grands perdants de la compétition. Ainsi, Le Grand Bain de Gilles Lellouche malgré ses dix nominations (dont ceux du meilleur scénario, du meilleur réalisateur et du meilleur film) est rentré bredouille, devant se contenter du César du meilleur acteur pour un second rôle attribué à Philippe Katerine. Une récompense bien maigre par rapport au succès critique et public de ce film et finalement assez peu logique quand on voit que Les Tuche 3 d’Olivier Baroux s’adjuge le César du public grâce au nombre d’entrées. Et que dire du très hilarant En Liberté ! de Pierre Salvadori qui est reparti les mains vides ? Même s’il est évident qu’une telle cérémonie fait forcément des déçus, il y a des choix et des distinctions qui n’en reste pas moins curieuses, on va dire !

En clair, une cérémonie fidèle à elle-même, en espérant juste qu’elle gagne un peu de pep’s l’année prochaine, ce qui n’est pas totalement un vœu pieu ! Après tout, Florence Foresti avait tiré son épingle du jeu, quelques années auparavant hein ?

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