Une adaptation, c’est toujours à double-tranchant surtout lorsqu’il s’agit d’une BD, manga ou série culte, adulée par toute une génération. L’attente est énorme et nombreuses sont les versions ciné qui – au mieux – ont déçus ou – au pire – se sont ramassées la figure.
Autant dire que Philippe Lacheau était attendu au tournant lorsqu’en 2017, il annonçait qu’il réaliserait une version live de Nicky Larson. Les moins de 25 ans ne la connaissent peut-être pas mais ce manga, c’était celui à ne pas manquer le mercredi après-midi sur TF1. C’était une époque où les réseaux sociaux n’existaient tout simplement pas et Internet, un outil en développement, l’occasion rêvée pour passer toute une après-midi devant le Club Dorothée et suivre notamment les aventures de Nicky et de son associée Laura.
Pour ceux qui ne savent – toujours ? – pas qui est ce fameux Nicky, c’est tout simplement le meilleur des détectives privés, un garde du corps hors pair, qui tire plus vite que son ombre, bref, il a peur de personne. En compagnie de Laura – la sœur de son meilleur ami tué quelques temps auparavant par une organisation mafieuse – il mène des enquêtes plus ou moins périlleuses et qui requiert une grande discrétion. C’est justement pour ses qualités qu’il est approché par Dominique Lettelier, un homme dont le père, scientifique, avait mis au point un puissant filtre d’amour – Le Parfum de Cupidon – qui rend irrésistible celui qui l’utilise. Face aux potentiels dangers, Nicky Larson est chargé de récupérer la fameuse formule… sans se douter qu’il n’est pas le seul sur cette mission.
Le meneur de la Bande à Fifi savait qu’il risquait gros en s’attaquant à un monument du manga japonais d’autant que les attentes étaient mitigées, certains étant enthousiaste et impatients, d’autres un peu plus… réservés (pour rester sympa). Moi-même je me montrais un peu circonspect face à ce nouveau projet même si l’humour de Philippe Lacheau et de ses acolytes pouvait rassurer tout le monde… ou pas !
Dès lors, le réalisateur de Nicky Larson a plutôt joué la carte de la prudence en restant fidèle au manga tout en ajoutant sa touche perso, pour un résultat plus que convaincant. Tout est là, les personnages mythiques de la série animée (Mammouth, l’inspecteur Hélène Lamberti…) mais aussi toute la pop culture des années 90 qui parlera aisément à toute ma génération : de Pamela Anderson (qui incarne un personnage pas si éloignée de ce qu’elle est dans la réalité), en passant aux (nombreuses) références aux séries diffusées dans le Club Dorothée (mention spéciale à Ranma ½), sans oublier un clin d’œil aux Inconnus et à une de leur réplique culte dans les Trois frères, tout y est (ou presque) et même les musiques additionnelles caractéristiques de City Hunter. L’effet est saisissant et suffisamment convaincant pour que le nouveau projet de Philippe Lacheau mérite de l’intérêt et bien plus.
Si Nicky Larson et le Parfum de Cupidon parlera davantage à la génération Club Do’, il n’en demeure pas moins qu’il réussit le tour de force de respecter les codes du manga tout en restant dans la lignée des précédents films réalisés par la Bande à Fifi ! Un sacré tour de passe-passe en somme !
Manque plus que l’adaptation de Cat’s Eye ! 😉
Nicky Larson et le Parfum de Cupidon
Un film de : Philippe Lacheau
Pays : France
Avec : Philippe Lacheau, Élodie Fontan, Tarek Boudali, Julien Arruti, Kamel Guenfoud, Didier Bourdon, Gérard Jugnot, Audrey Lamy, Chantal Ladesou, Raphaël Personnaz…
Genre : Comédie, Policier
Durée : 1h30
Sortie : le 6 février
Note : 16/20