C’est un acte de naissance qui a longtemps été méconnu mais qui pourtant a été fondateur dans la lutte anti-terroriste. Un acte fondateur qui n’a pratiquement eu aucun écho mais qui a été capital.
Nous sommes en février 1976. Le Territoire des Afars et des Issas – plus connu sous le nom de Djibouti – est une colonie française, la dernière sur le continent africain. C’est là qu’un groupe de terroristes somaliens prend en otage un car scolaire transportant des enfants pour la plupart expatriés. Ils exigent le rattachement de province à l’ex-colonie britannique. Direction la frontière qu’ils espèrent atteindre avant de se trouver enlisé dans le no man’s land. Mis au courant de la gravité de la situation, les autorités françaises décident d’envoyer sur place une unité spéciale de la gendarmerie afin de débloquer la crise. Ce groupe d’élite, hétéroclite, indisciplinée mais surtout déterminée mènera une mission à haut risque qui constituera l’acte de naissance du Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale, le GIGN.
Vous connaissez sans aucun doute le GIGN, cette unité d’élite qui a contribué à libérer plus de six cent otages en plus de quarante d’ans d’expériences. De la prise d’otage de l’Air France Alger – Paris en 1994, en passant l’assaut de l’Hypercacher lors des attentats de janvier 2015, ces hommes (et ces femmes) se distinguent pour leur sens du devoir et (parfois) du sacrifice. Leurs missions périlleuses exigent une préparation nette et sans bavure, afin que l’issue soit la moins tragique possible.
Aussi, je m’attendais à avoir un film plutôt rythmé et haletant, décrivant la façon dont ce groupe d’intervention avait opéré, ce jour de février 1976 pour libérer 31 enfants de leurs ravisseurs. Mais, malgré une bonne volonté, le long-métrage de Fred Grivois se distingue par ses longueurs et son côté soporifique. Il faut dire qu’il est compliqué de donner du peps’ à une histoire qui raconte une prise d’otage dans un bus enlisé entre la frontière française et la frontière somalienne ! Un manque de peps’ qui se ressent dans le fil de l’intrigue qui ne trouve son intérêt que dans les personnages qui incarnent les membres du GIGN, présentés comme des soldats (en civil) plutôt indisciplinés et qui sont assez réfractaires à l’autorité, ce qui ne veut pas dire qu’ils agissent comme des têtes brûlées. Ce qui compte, c’est faire le moins de dommage collatéral possible !
Malgré une durée correcte – 1 heure 39 – L’Intervention pêche par son manque évident de rythme. Bien dommage surtout lorsqu’on se base sur une histoire inspirée de faits réels et qui est censé faire honneur au GIGN mais aussi rendre hommage à ces victimes du terrorisme qui ont été tout sauf reconnues comme telles. C’est dire le potentiel finalement assez peu exploité !
L’intervention
Un film de : Fred Grivois
Pays : France
Avec : Alban Lenoir, Olga Kurylenko, Michaël Abiteboul, Sébastien Lalanne, David Murgia, Vincent Perez, Josiane Balasko…
Genre : Action
Durée : 1h39
Sortie : le 30 janvier
Note : 10/20