Les soldats du feu. J’aime ce surnom donné aux pompiers qui n’hésitent pas à exposer leur vie pour protéger la nôtre. Un métier exigeant, difficile, prenant dans lequel le moindre accident ou la moindre erreur peut se payer cash. Et quand ce moment arrive, il faut avoir des ressources exceptionnelles pour se relever et affronter l’adversité.
C’est ce qui est arrivé à Franck. Cela fait une dizaine d’années qu’il a rejoint la prestigieuse caserne des sapeurs-pompiers de Paris. Il est heureux dans son métier, il se sent utile et a cela dans le sang. Sur le plan privé, il est tout aussi heureux avec Cécile, sa femme qui est enceinte de jumelles. Bref, le bonheur. Cerise sur le gâteau : il passe avec brio son examen et est habilité à intervenir lors d’incendie. Un jour, sa brigade vient en renfort pour éteindre un important feu dans un entrepôt. Franck est en première ligne mais lui et ses hommes sont en difficulté. Il décide alors de se sacrifier pour les sauver. Grièvement blessé, il se réveille au bout de quelques semaines de coma au service des Grands brûlés. Défiguré, il comprend qu’il ne sortira pas indemne de cet accident. Charge à lui de retrouver les forces nécessaires pour se reconstruire et surtout pour vivre. Encore faut-il qu’il accepte d’être aidé, lui qui a tellement aidé les autres…
Je ne sais pas ce qui m’a plu dans cette histoire poignante et très émouvante (du genre à vous faire verser une larme). Le fait que cela soit inspiré de faits réels ou la remarquable prestation de Pierre Niney qui interprète Franck, un homme qui avait des projets, était promis à un grand avenir et qui voit ses rêves, ses objectifs partir au sens propre comme figuré en fumée ? Sportif accompli, épanoui dans sa vie, il est contraint de tout recommencer, de tout reprendre à zéro mais surtout accepter ce corps meurtri et abîmé. Le film décrit avec justesse ce très long chemin vers la reconstruction, un chemin le plus souvent ponctué de doutes, de découragement et d’interrogations. Franck n’est plus que l’ombre de lui-même et se sacrifie une nouvelle fois par rapport à sa femme (jouée par une Anaïs Demoustier tout aussi remarquable), ses filles et ses amis, jugeant qu’il ne peut leur infliger une telle épreuve, malgré leur soutien sans faille et indispensable.
Tout au long de son parcours, on reste au contact d’un Franck qui doit faire le deuil de ce qu’il était avant afin qu’il puisse se reconstruire et s’accepter comme il est même si le regard des autres et le comportement de la société se rappelleront parfois cruellement à lui. Au-delà, c’est une façon de nous interroger nous-même sur le regard que l’on porte aux accidentés de la vie et à la manière dont il faut les considérer afin que ces derniers ne se sentent pas comme un monstre ou pire comme un fardeau.
Résultat des courses, un film d’exception qui vous prend aux tripes et qui rend hommage avec brio et justesse à celles et ceux qui n’hésitent pas de donner de leur personne au quotidien. Un long-métrage marquant avec un Pierre Niney, décidément capable de jouer sur tous les registres et qui m’a littéralement touché.
De bon augure pour les César dans deux mois ? 😉
Un film de : Frédéric Tellier
Pays : France
Avec : Pierre Niney, Anaïs Demoustier, Chloé Stefani, Vincent Rottiers, Sami Bouajila, Damien Bonnard…
Genre : Drame
Durée : 1h58
Sortie : le 28 novembre
Note : 18/20