La tragédie du Kursk, ce tristement célèbre sous-marin nucléaire russe, est un évènement qui, il y a dix-huit ans, faisait l’actualité, en raison du drame qui s’y produit mais également d’une forme d’impuissance.
Le 12 août 2000 donc, le Kursk patrouille dans les profondeurs de la Mer de Barents lorsqu’un incident se produit. Une torpille, mal manipulée, a explosé endommageant gravement le navire. Vingt-trois marins sont néanmoins en vie et tentent de survivre en attendant les secours. En surface, l’inquiétude des familles grandit. Tanya, Daria, Anna et les autres femmes sont dans l’expectative de nouvelles rassurantes. Elles doivent cependant faire face à la froideur des autorités maritimes, bien peu transparente et surtout avare d’informations. Une telle situation qui met ces mères de famille dans une situation angoissante.
Les accidents de ce type qu’ils soient naturels ou causés par une action humaine sont source de très forte inquiétude et d’instants particulièrement anxiogènes, ce que le réalisateur danois Thomas Vinterberg réussit sans trop de problèmes à transcrire tout au long du film. En mer, la vingtaine de survivants, menée par Mikhail, sait qu’une course contre la montre est enclenchée et qu’ils doivent s’accrocher pour rester en vie, coûte que coûte. Ils n’ont aucun doute que la mère-patrie ne les oubliera pas et qu’elle fera tout pour les sortir de ce mauvais endroit, eux qui s’engagent pour leur patrie.
Le constat n’est pas forcément évident à la surface. Non pas que les autorités ne veuillent porter secours à leurs soldats, bien au contraire ! Mais la marine russe agit par orgueil ou plutôt par péché d’orgueil. Dans un contexte marqué par le souvenir encore frais de la Guerre froide et de la chute du bloc communiste, difficile pour la Russie d’accepter une quelconque aide internationale, ce qui serait synonyme d’humiliation supplémentaire. Pour la marine russe, sauver ses hommes, c’est démontrer qu’elle a toujours les moyens de ses ambitions et qu’elle joue encore dans la cour des grands, même si elle possède un matériel de plus en plus vieillissant et de moins en moins opérationnel. Le prestige et l’honneur de l’armée passent avant quelconque considération ou état d’âme, ce que les familles des naufragés ne peuvent vraiment pas accepter.
Avec un casting international de premier ordre (Léa Seydoux, Matthias Schoenaerts, Colin Firth…), Kursk est un long-métrage qui se veut à charge et qui met en avant l’incurie des autorités marines russes face à cette tragédie. Une tragédie dans laquelle des zones d’ombre demeurent.
Kursk
Un film de : Thomas Vinterberg
Pays : Danemark
Avec : Matthias Schoenaerts, Léa Seydoux, Colin Firth, Peter Simonischek, August Diehl…
Genre : Drame, Historique
Durée : 1h58
Sortie : le 7 novembre
Note : 14/20