Retour sur La Semaine de la Comédie UGC, septième du nom ! Outre une grande sélection de films anciens ou sortis dans l’année, l’exploitant a proposé également chaque soir des avant-premières exceptionnelles, l’occasion pour moi de vous faire un topo (avec un peu de retard).
Retour sur la cinquième journée aux Halles, le 10 septembre dernier, avec Chacun pour tous, de Vianney Lebasque. Sortie : le 31 octobre.
Le handisport sort progressivement de sa zone de confinement, pour ne pas dire de confidentialité. En tout cas, rien à voir avec son traitement dans les médias quand j’étais gamin. Il faut dire que pas mal de choses ont évolué et la perspective des Jeux de Tokyo en 2020 puis de Paris, quatre ans après devraient renforcer sa dimension.
Mais cela n’a pas toujours été le cas et c’est l’objet du film de Vianney Lebasque. Nous sommes en 2000. Martin est le sélectionneur national de l’équipe de déficients mentaux de basket. Les jeux paralympiques de Sydney approchent et il a toutes les difficultés à former son groupe. Ses meilleurs joueurs sont partis et il peine à avoir des subventions. S’il ne perçoit aucune aide, la fédération disparaitra tout simplement. C’est alors qu’il a une idée à la fois loufoque et risquée : intégrer des joueurs valides qui devront se faire passer pour des déficients mentaux. C’est ainsi que Stan et Pippo, deux trentenaires en galère rejoignent l’effectif. La supercherie fonctionne à merveille, même Julia, la psychologue de la fédération n’y voit que du feu. Tout ce joyeux monde rejoint l’Australie et la compétition paralympique. Martin ne se doute cependant pas du mélange explosif qu’il vient de créer.
« L’important c’est de participer » avait déclaré (grosso modo) le baron Pierre de Coubertin, le père des Jeux olympiques tels que nous les connaissons. C’est sans doute cela qui a motivé notre cher entraîneur à faire ce truc assez dingue qui n’est pas sans conséquences mais également très drôle. Stan et Pippo, deux des valides du groupe, ne viennent qu’au départ que pour l’argent, histoire d’avoir un peu de beurre dans les épinards. Mais plus qu’un simple dépannage, ils vont découvrir un monde qu’ils méconnaissent clairement : celui des déficients mentaux. Si, au départ, ils côtoient leurs coéquipiers déficients mentaux assez circonspection voire réticence, c’est pour mieux comprendre leur environnement et les difficultés qu’ils connaissent tels que le rejet, le regard des autres ou encore un certain paternalisme. Leurs coéquipiers sont vus, en raison de leur handicap mental, comme de grands enfants, lents sur les bords, à qui on leur interdit des choses pourtant belles et essentielles comme aimer par exemple. Au fur et à mesure de la compétition, Stan et Pippo découvrent qu’ils ont non seulement de la valeur mais qu’ils sont tous aussi courageux sinon plus que les valides.
Inspirée d’une histoire vraie – celle de l’équipe de basket paralympique d’Espagne lors des Jeux de Sydney – Chacun pour tous offre une mise en lumière très intéressante sur le handisport mais pas seulement. On rigole tout au long du film tout en abordant des sujets plus ou moins tabous comme la sexualité ou le désir par exemple. Le dépassement de soi, le dépassement des différences et l’esprit d’équipe, c’est ce qu’on retrouve aisément dans ce long-métrage rafraichissant.
Chacun pour tous
Un film de : Vianney Lebasque
Pays : France
Avec : Ahmed Sylla, Jean-Pierre Darroussin, Camélia Jordana, Thomas De Pourquery, Olivier Barthelemy, Estéban, Joaquim Tivoukou, Walid Ben Mabrouk
Genre : Comédie
Durée : 1h34
Sortie : le 31 octobre
Note : 15/20
Au ciné ce soir 