Avec mon retour de vacances (et donc au boulot), pas facile de reprendre une activité cinématographique normale, ce qui est frustrant à bien des égards. Mais je ne désespère pas replonger très vite dans une salle obscure, histoire de profiter à fond des sorties de la semaine mais aussi des précédentes (je ne veux en aucun cas manquer le second opus des Indestructibles et encore moins le préquel d’American Nightmare, tant j’ai adoré les trois volets précédents)
En attendant, c’est une information concernant Luc Besson qui attiré toute mon attention. Depuis quelques semaines, le célèbre réalisateur-producteur français est sur la sellette suite à des accusations de viol. Une histoire très embarrassante qu’autant que dans le même temps, son « Ecole de la Cité », l’établissement qu’il a fondé en 2012 et qui permet à des personnes âgées de 18 à 25 ans de bénéficier d’une formation au métier de scénariste ou de réalisateur indépendamment de tout parcours scolaire ou personnel, est menacée d’une disparition pure et simple.
Depuis quelques semaines en effet, l’avenir de l’institution s’assombrit de plus en plus nettement. Jusqu’ici celle-ci est soutenue par bon nombre de mécènes qui assurent le fonctionnement et le modèle économique de l’école. Mais le retrait de grands noms comme Pathé, Gaumont, BNP Paribas, M6 ou encore Canal Plus constitue incontestablement un coup dur pour Luc Besson, malgré le maintien d’autres entités comme TF1, Kering, le Centre National du Cinéma et de l’Image animée (CNC) sans oublier la Région Ile-de-France, qui demandent néanmoins des garanties solides.

Cette menace de fermeture est une véritable épine dans le pied du réalisateur du Grand Bleu et elle s’ajoute à la liste non exhaustive des soucis auxquels est confronté ce dernier, d’EuropaCorp en passant par le demi-succès de Valérian et la Cité des mille planètes (sorti en juillet 2017) sans oublier ces accusations d’agression sexuelle et de viol qui pèsent immanquablement dans la balance. Si le producteur de la saga Taxi a toujours clamé son innocence et considère qu’une de ses accusatrices (en l’occurrence Sand Van Roy) veut tout simplement régler ses comptes avec lui, il n’en demeure pas moins qu’une telle histoire ternit son image jusqu’ici positive, d’autant que depuis l’affaire Weinstein et le mot-dièse #MeToo (#MoiAussi), les langues ne cessent de délier et que le monde du cinéma cherche désormais à prendre ses précautions, vaille que vaille.
Pour preuve, Kering qui est une entreprise engagée dans la défense du droit des femmes dans le cinéma, et dont le PDG n’est autre que François-Henri Pinault, époux de l’actrice mexicaine Salma Hayek, elle-même harcelée par Harvey Weinstein il y a quelques années. Sensibilisé par la phénomène, son retrait du conseil d’administration de l’École de la Cité constitue, d’une certaine manière, un signal clair, du moins une volonté de prendre les devants en cas d’éventuel scandale.
Comme je l’ai écrit plus tôt, il s’agit d’un nouveau coup dur pour Luc Besson qui devra rapidement les ressources (au sens propre comme figuré) pour rebondir et (surtout) se sortir de la situation dans laquelle il se trouve actuellement. L’homme est talentueux, un visionnaire sur certains points mais son ambition sans bornes (sa mégalomanie diront ses détracteurs) lui a souvent joué de vilains tours. L’Ecole de la Cité en est l’exemple le plus actuel, elle n’en demeure pas moins une idée généreuse. Ce qui suppose que le célèbre réalisateur se repositionne avec un projet et une feuille de route clairs afin de démontrer l’utilité de son académie. L’occasion de se concentrer sur ce qu’il sait faire de mieux : tourner des films bien sûr mais aussi innover. Bref, retrouver le cinéma de ses débuts qui a largement contribué à sa légende et qui me manque beaucoup !