Hommage à Lanzmann

Claude Lanzmann est mort ce jeudi 5 juillet, à l’âge de 93 ans.

Pour beaucoup, il est l’auteur de Shoah, ce film fleuve sur la déportation des Juifs d’Europe et de l’enfer concentrationnaire. Même si sa vie et son œuvre ne se résument pas à ce très long-métrage (comme le rappelle si bien Le Monde), comment il peut en être autrement ?

J’ai en effet découvert l’Holocauste à travers le documentaire de cet homme, ardent défenseur de la cause israélienne et qui, tout au long de sa vie, s’est battu pour que le devoir de mémoire perdure. Shoah est interminable, en raison de sa durée, près de dix heures. Dix heures durant lesquelles se succèdent des témoignages de rescapés des camps, tous difficiles les uns les autres. Un documentaire (sorti en 1985) que je n’ai jamais réussi à suivre du début à la fin et rare sont ceux qui ont réussi à voir en intégralité ce documentaire fort, dérangeant, et bouleversant.

Mais c’était logique en soi ! Difficile de résumer tant d’horreurs en un format standard et Claude Lanzmann, l’avait bien compris ! Quitte à faire dans la longueur, autant que cela serve pour les générations futures et faire en sorte que celles et ceux qui ont survécu à l’indicible ne tombent pas dans l’oubli ou l’indifférence.

Claude Lanzmann avait réalisé la plupart de ses films autour de la Shoah et d’Israël, notamment le dernier en date (au cinéma), Le Dernier des injustes sorti en 2013 et qui dure près de quatre heures. Un homme qui m’aura marqué et qui, qu’on le veuille ou non, restera associé à cette page sombre de notre Histoire mais dont il a voulu explorer en rendant hommage aux survivants.