Les affamés : une génération qui peine à être crédible (à l’image du film)

1195178.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx20 ans (et plus). L’âge de tous les possibles, l’âge où on rêve de conquérir le monde, où on se croit fort. Jusqu’à ce que la réalité vous rattrape et vous rappelle (tristement et cyniquement) à elle.

C’est ce qui arrive à Zoé. Elle a 21 ans et s’apprête à vivre au Japon avec son homme. Mais ça, c’était avant qu’il parte avec sa stagiaire. Sans travail et sans le sou, elle repart vivre chez ses parents. Pour mieux rebondir dans une collocation. Elle partage donc sa vie avec des jeunes de son âge qui enchaînent les stages et les petits boulots. Leur crime ? Etre jeune. C’en est trop pour Zoé ! Un seul mot d’ordre : la révolution ! Plus sérieusement, la jeune femme est bien décidée à faire bouger les lignes et faire entendre la voix de ses semblables. La voici qu’elle lance « Les affamés », un site qui se veut fédérateur. Mais cette initiative va vite trouver ses limites.

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Les Affamés. C’est également d’un blog écrit par Léa Frédeval qui en a fait un bouquin par la suite, sorti en 2014. Un livre que j’ai dévoré tellement il me parlait. Il faut dire qu’il n’y a pas si longtemps, j’étais moi aussi abonné aux boulots payés au lance-pierres, alternait avec mes rendez-vous Pôle emploi et recevait des conseils à dormir debout (même s’il y avait de la bonne intention de la part de mon interlocuteur il va sans dire !), le tout sous le regard (inquiet mais quand même optimiste, allez savoir) de mes parents. Un bouquin coup de poing, je m’étais dit.

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Aussi lorsque Léa Frédeval a adapté son histoire au grand écran, j’avais une certaine attente. Mais très vite, le film n’évite pas les clichés et les faux-semblants. Nos jeunes sont les victimes d’une société qui ne leur fait pas confiance et qui se retrouvent à partager un appartement alors qu’ils rêvent d’avoir leur premier logement d’adulte et leur premier boulot d’adulte.

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Une seule solution ? La révolution camarde ! Et Zoé en sera sa cheffe de file. C’est avec tout plein d’espoir que notre passionaria mène ses troupes à l’assaut de celles et ceux qui ne les voient que « comme des jeunes ». Une initiative intéressante sur le papier mais qui se fracasse assez vite sur le poids de la réalité comme le montre une scène importante du film. Zoé est certes gentille, mais elle est aussi (et surtout) naïve, à l’image de cette jeunesse qui aimerait faire un remake de mai 68 et qu’on retrouve quelques années après dans des cabinets ministériels ou de conseils à administrer la France, façon nouveau monde de Macron (Sciences Po en est rempli d’exemples)

Si on est loin de l’accident industriel, Les Affamés sont loin d’être un film mémorable. L’idée est bonne, pour ne pas dire généreuse mais on sent vite que l’on tourne en rond. La révolution ? Oui mais pourquoi faire ? Et malgré toute sa bonne volonté, difficile pour Louane Emera de porter le film avec crédibilité. Comme s’il y avait une fausse note.

Comme quoi, un bon bouquin vaut mieux qu’un film potable !

Les Affamés

Un film de : Léa Frédeval

Pays : France

Avec : Louane Emera, François Deblock, Nina Melo, Rabah Naït Oufella, Bruno Sanches, Souheila Yacoub, Pierre Martin François-Laval…

Genre : Comédie

Durée : 1h35

Sortie : le 27 juin

Note : 9/20

Un avis sur “Les affamés : une génération qui peine à être crédible (à l’image du film)

  1. Bonjour, merci de me faire découvrir le film Les Affamés de Léa Frédeval à travers votre blog. Le synopsis me plaît beaucoup et j’ai vraiment hâte de regarder ce long-métrage.

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